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La saison de la randonnée est lancée, mais elle n’est pas sans dangers : chaque année, des milliers de randonneurs se blessent. Même avec de l’expérience, il est possible de se retrouver dans des situations délicates. Patricia Cornali, experte en randonnée, livre des conseils essentiels pour éviter les accidents, souvent liés à des détails qui peuvent paraître anodins.
Des blessures fréquentes malgré la popularité de la randonnée
Le 14 mai 2025 marque la Journée de la Randonnée, une occasion de promouvoir l’activité en pleine nature. En France comme en Suisse voisine, la randonnée séduit une grande partie de la population, mais elle comporte aussi des risques. Chaque année, environ 7000 randonneurs suisses subissent des blessures modérées à graves, principalement aux jambes et aux chevilles, avec des fractures, des lésions ligamentaires ou musculaires. Les genoux sont également souvent touchés.
« Souvent, plusieurs facteurs combinés provoquent un accident avec blessure », explique Patricia Cornali, responsable de la communication et de la prévention des accidents au sein de l’Association Suisse des Sentiers de Randonnée.
Les seniors particulièrement exposés aux accidents
Environ 60 % des accidents concernent des personnes âgées de 17 à 64 ans, tandis que plus de 35 % des blessés ont 65 ans ou plus. Étant donné que de nombreuses personnes continuent à randonner jusqu’à environ 80 ans, les seniors sont proportionnellement plus touchés.
1. Étudier soigneusement son itinéraire
Un des pièges les plus courants est de partir sans préparation, ce qui peut mener à se surestimer ou à se retrouver dans des situations risquées. Une planification rigoureuse est donc indispensable :
- Durée approximative du parcours
- Distance totale à parcourir
- Dénivelés à franchir
- Horaires de fonctionnement des remontées mécaniques, souvent fermées au printemps pour révisions
Patricia Cornali souligne que « se fier à une descente en télécabine qui ne fonctionne pas et devoir redescendre à pied plusieurs centaines de mètres peut vite devenir dangereux ». Une bonne préparation est la clé d’une randonnée sûre.
2. Estimer correctement ses capacités
De nombreux randonneurs surestiment leurs compétences et négligent les exigences des différents types de chemins :
- Sentiers de randonnée (marqués en jaune) : larges, peu techniques, adaptés à presque tous avec prudence.
- Chemins de montagne (blanc-rouge-blanc) : plus étroits, parfois escarpés, demandant de la sécurité de pas, une bonne condition physique et l’absence de vertige.
- Sentiers alpins (blanc-bleu-blanc) : réservés aux randonneurs expérimentés, pouvant inclure des passages d’escalade ou la traversée de névés et de champs de glace.
Il est important de choisir un itinéraire adapté à son niveau et de ne pas sous-estimer les difficultés techniques.
3. Choisir des chaussures adaptées
Un conseil simple mais fondamental : « Les chaussures font souvent la différence en cas de chute ou de glissade, principales causes d’accidents », indique Cornali. Sur des sentiers jaunes, un bon chaussure de trekking ou une paire de baskets robustes suffit. En revanche, pour les chemins de montagne blancs-rouge-blanc, il faut privilégier des chaussures montantes avec un bon profil pour assurer maintien et stabilité de la cheville.
4. Prendre des pauses régulières lors de la descente
Beaucoup de randonneurs pensent à tort que la descente est plus facile. Pourtant, c’est précisément à ce moment que les accidents sont les plus nombreux. La descente demande davantage de force, de coordination et de concentration, souvent alors que la fatigue s’installe. Il est crucial de s’arrêter fréquemment, de s’hydrater et de manger pour éviter les erreurs de vigilance.
5. Surveiller la météo en continu
Les conditions météo en montagne peuvent changer rapidement. Il est conseillé d’emporter un équipement contre le soleil et la pluie, et d’observer régulièrement le ciel. En cas d’orage, il faut se mettre à l’abri dans une cabane, une grande grotte ou sous un surplomb rocheux, en gardant une distance suffisante par rapport à la paroi.
Si surpris en terrain découvert, se mettre en position accroupie, les pieds rapprochés, en utilisant le sac à dos comme isolant. Il faut éviter les arbres isolés, les bordures de forêt, les pylônes de remontées mécaniques ou les crêtes. Maintenir au moins deux mètres d’écart avec les autres personnes et les objets métalliques comme les bâtons de marche.