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Antoine de Caunes, auteur, journaliste et réalisateur, était l’invité de France Inter pour partager sa vision du vieillissement. À 70 ans, il présente une philosophie de l’âge, marquée par une curiosité intacte et un détachement face au regard des autres.
La curiosité comme moteur de longévité
Pour Antoine de Caunes, le secret d’un vieillissement réussi réside avant tout dans le maintien de la curiosité. « Je continue à être aussi enthousiaste et curieux que par le passé », confie-t-il. Cette curiosité se manifeste dès le réveil : « Je me réveille le matin, qu’est-ce qui m’attend aujourd’hui ? » Cette approche socratique – « je sais que je ne sais rien » – lui permet de privilégier toujours la question à la réponse, cultivant ainsi le doute et le scepticisme plutôt que les certitudes figées.
L’animateur insiste sur le fait que l’enthousiasme seul ne suffit pas. Il faut y associer « beaucoup de travail », « de la rigueur » et « de la discipline ». Pour lui, impossible de « fabriquer quelque chose » sans « se soumettre à une forme de discipline », car « les meilleures idées, si elles ne sont pas appliquées et travaillées vraiment de très près, ça n’aboutit à rien ».
Le détachement libérateur de l’âge
L’un des avantages de la vieillesse selon Antoine de Caunes est cette « forme de liberté » et de « détachement » qui permet de ne plus être « dans cette quête effrénée d’avoir besoin d’être aimé, reconnu, admis ». Il se sent « beaucoup plus léger aujourd’hui qu’il y a 30 ans », moins préoccupé par « des choses futiles et vaines » et il accorde « moins d’importance au regard des autres ».
Cette légèreté ne signifie pas pour autant l’indifférence totale. « Je suis ravi quand ça marche », précise-t-il à propos de ses projets, « mais si ça ne marche pas, je ne vais pas me tirer une balle ». Cette philosophie lui permet d’aborder ses échecs relatifs, comme son film « Monsieur N » sur Napoléon à Sainte-Hélène, avec sérénité et recul.
Éviter les pièges du « vieux jeune »
Antoine de Caunes met en garde contre une nouvelle injonction sociale : celle de « vieillir jeune ». « Il n’y a rien de pire que les vieux jeunes, que les jeunes vieux », affirme-t-il. Sa recommandation est de « se laisser porter par la vie dans le courant » plutôt que de résister au temps qui passe.
L’animateur prône une approche qui consiste à « essayer de trouver les avantages plutôt que les inconvénients » de l’âge. Ces avantages incluent « cette distance que l’on s’autorise », « ce léger détachement » et « ce regard un peu ironique, amusé », tout en maintenant la passion car « sinon on est mort ».
Un engagement éditorial autour du vieillissement
Cette réflexion sur l’âge, Antoine de Caunes l’a concrétisée en participant au lancement du magazine trimestriel « Vieux », une idée de l’éditeur Romain Joubert. Le succès de cette publication – 60 000 puis 90 000 exemplaires vendus – témoigne d’un intérêt réel du public pour ces questions. « Ma compétence, c’est que je suis moi-même vieux », explique-t-il avec humour, « donc je peux parler de quelque chose que je connais ».
Programmation musicale
- Bruce SPRINGSTEEN – Atlantic city – 1982
- LEONIE PERNET – L’horizon ose – 2025