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Soudan: arrestations des FSR après El-Facher et enquêtes

by charles
Soudan

Des arrestations de combattants soupçonnés d’exactions ont été annoncées par les Forces de soutien rapide (FSR) après la prise d’El-Facher, grande ville du Darfour où l’ONU s’inquiète d’une propagation des violences. Les FSR assurent avoir ouvert des enquêtes et précisent que plusieurs individus (de leurs forces) ont été arrêtés lors de la libération de la localité. Des vidéos et des témoignages circulent, certains affichant des exactions contre des civils, et les autorités affirment que plusieurs enregistrements ont été « fabriqués » par des sites liés à l’armée.

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El-Facher, ville clé du Darfour, sous les feux des arrestations des FSR

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Selon l’AFP, après 18 mois de siège, les FSR ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle et où les témoignages et informations sur des violences meurtrières contre les civils se multiplient. L’armée est désormais présente sur l’ensemble du Darfour et le Kordofan du sud demeure le théâtre de combats.

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« En conformité avec les ordres de la hiérarchie et dans le respect de la loi, des règles d’engagement et de la discipline en temps de guerre, nos forces ont arrêté plusieurs individus (de nos forces) accusés d’exactions commises lors de la libération d’El-Facher », ont indiqué les FSR dans un communiqué.

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L’AFP a identifié Abou Loulou dans des vidéos de son compte TikTok où il se targue de meurtres lors de l’offensive des FSR. Sur l’une d’elles, il ouvre le feu sur plusieurs personnes. Dans une autre, il apparaît avec des hommes armés devant des dizaines de cadavres.

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Les FSR ont diffusé une vidéo montrant Abou Loulou dans ce qu’elles disent être une prison au Darfour, en précisant qu’il sera jugé.

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Images montrant Abou Loulou et des exactions présumées des FSR
El-Facher, arrestations et violences présumées selon les FSR.

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Témoignages et inquiétudes internationales autour d’El-Facher

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Emtithal Mahmoud, une poétesse originaire de la ville et établie aux États-Unis, a indiqué avoir reconnu la dépouille de sa cousine dans une de ces vidéos.

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« Dans la vidéo partagée par ses assassins, les FSR, on voit son cadavre par terre. Et on entend un des FSR dire: ‘Lève-toi si tu peux’. Ils se moquent de son corps et c’est une autre forme de torture », a-t-elle témoigné.

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Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a demandé des « enquêtes indépendantes, rapides, transparentes et approfondies » sur toutes les violations présumées du droit international, a affirmé vendredi son porte-parole. Le Haut-Commissariat a également évoqué des « témoignages effroyables faisant état d’exécutions sommaires, de massacres, de viols, d’attaques contre des travailleurs humanitaires, de pillages, d’enlèvements et de déplacements forcés ». L’OMS a vérifié qu’au moins 460 personnes ont été tuées dans une maternité d’El-Facher. Entre dimanche et mercredi, plus de 62 000 civils ont fui la ville, selon l’ONU.

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Des vidéos et des témoignages font aussi état d’atrocités à grande échelle dans la ville de Bara, récemment prise par les paramilitaires, et l’ONU déplore de nouvelles vagues de déplacement dans le Kordofan, où des violences ont déplacé des milliers de personnes et provoqué des morts supplémentaires.

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Vue générale de Bara, ville du Kordofan
Vue générale de Bara, au Kordofan, dans le contexte du conflit.

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Contexte régional et défis humanitaires

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Selon l’ONU, les violences ont déplacé au moins 35 000 personnes au Kordofan et ont fait une cinquantaine de morts ces derniers jours, alors que les pourparlers en vue d’une trêve entre l’armée et les FSR restent bloqués, selon des responsables proches des négociations.

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Les rapports indiquent que les Forces de soutien rapide auraient reçu armes et drones des Emirats arabes unis, tandis que l’armée bénéficie de l’appui de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Cette rivalité régionale entretient un conflit long et complexe, sans perspective de règlement rapide.

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Le processus de négociations internationales, mené notamment par un groupe regroupant les États-Unis, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, semble pour l’instant dans l’impasse, selon des sources proches des discussions.

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