Soudan : Affrontements à Al-Fasher et incertitudes sur le contrôle de Sennar
Des échanges de tirs ont eu lieu entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide dans l’est et le sud d’Al-Fasher, la capitale de l’État du Nord-Darfour. En parallèle, des informations contradictoires circulent quant au contrôle des Forces de soutien rapide sur la ville de Sennar, capitale de l’État de Sennar.
Un haut responsable de l’armée soudanaise a déclaré que les troupes de l’armée se trouvent toujours à Sennar, menant une bataille acharnée pour chasser ce qu’il a appelé les milices des Forces de soutien rapide qui se sont infiltrées dans certaines parties de la ville, selon la source.
Le porte-parole des Forces de soutien rapide, Fahd Caschi, a affirmé que les forces de soutien avaient pleinement repris le contrôle de la ville de Sennar et du quartier général de la 17e division de l’armée soudanaise.
Caschi a déclaré dans un communiqué que les forces de soutien rapide ont également saisi 112 véhicules avec leur équipement complet et 6 chars.
Parallèlement, la salle des urgences du camp d’Abu Shouk pour les déplacés du Darfour a signalé que 3 déplacés ont été tués et 18 autres blessés lors d’un bombardement d’artillerie mené par les Forces de soutien rapide sur le camp situé au nord d’Al-Fasher. Plusieurs maisons ont été détruites à cause de ce bombardement.
Dans un contexte similaire, le président du Conseil souverain de transition, le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, s’est rendu sur les lignes de front de l’armée dans les zones de combats face aux Forces de soutien rapide dans la région de Fao de l’État de Gedaref.
Le Conseil souverain a indiqué qu’al-Burhan avait reçu un exposé détaillé sur les opérations militaires et la préparation de l’armée à repousser toute attaque des Forces de soutien rapide sur la ville de Sennar, capitale de l’État.
Captivité de patients et de médecins
Sur le plan humanitaire, l’Observatoire des droits de l’homme du Sennar (un groupe de volontaires) a déclaré que les Forces de soutien rapide retiennent des dizaines de civils, y compris des patients et des personnels médicaux, comme boucliers humains à l’intérieur de l’hôpital éducatif de Sennar, les empêchant de sortir.
L’Observatoire a affirmé dans un rapport que les Forces de soutien rapide utilisent l’hôpital comme un centre militaire, en violation flagrante du droit international humanitaire et constituant un crime de guerre complet, selon le rapport.
L’Observatoire des droits de l’homme de Sennar a imputé aux Forces de soutien rapide la responsabilité de la sécurité et de l’intégrité de tous les civils retenus à l’intérieur de l’hôpital de la ville de Sennar.
L’Observatoire a également signalé le déplacement de milliers de citoyens vers le sud et le sud-ouest de l’État, après une situation de panique, de tension et de peur qui a frappé la ville de Sennar. Des témoignages ont confirmé que les Forces de soutien rapide ont violenté les fuyards en forçant certaines familles à descendre de leurs véhicules et en les pillant, ainsi que en dérobant téléphones portables et argent.
Le Soudan est en proie depuis le 15 avril de l’année dernière à une guerre sanglante entre les forces armées ordonnées par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohammed Hamdan Daglo (Hemetti), suivie d’une profonde crise humanitaire.
Les Nations unies ont déclaré que près de 26 millions de personnes au Soudan font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire grave.