Le Premier ministre soudanais a présenté lundi au Conseil de sécurité une initiative visant un cessez‑le‑feu national placé sous surveillance internationale et régionale, estimant que le Soudan a déjà payé un lourd tribut en raison du conflit. L’objectif affiché est de mettre fin aux hostilités, de désarmer les milices et d’ouvrir la voie à une transition politique apaisée.
Selon le chef du gouvernement, la proposition repose sur un arrêt complet des combats supervisé conjointement par l’ONU, l’Union africaine et la Ligue des États arabes. Elle inclut également des mesures visant au désarmement des « mouvements armés rebelles » et au démantèlement des structures qui alimentent la violence.
Le plan prévoit des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) destinés aux combattants non condamnés, afin de faciliter leur retour à la vie civile et d’éviter une nouvelle relance de la violence. Le Premier ministre a insisté sur un principe central : « pas de paix sans reddition de comptes », soulignant la nécessité d’une responsabilité effective pour consolider toute sortie de crise.
Principaux volets de la proposition
- Un cessez‑le‑feu global sous supervision internationale et régionale.
- Désarmement ciblé des milices et forces non étatiques.
- Mise en œuvre de programmes DDR pour les combattants éligibles.
- Dialogue national soudanais pendant la période transitoire pour définir les bases du pouvoir.
- Organisation d’élections générales à la fin de la transition, sous contrôle international.
Le Premier ministre a présenté cette initiative comme « une option réfléchie pour remplacer le désordre par l’ordre, la violence par la loi et le désespoir par l’espoir ». Il a en outre accusé les Forces de soutien rapide (RSF) et leurs alliés d’avoir commis des attaques qui ont aggravé la crise sécuritaire et humanitaire.
Position des États‑Unis
Jeff Bartos, représentant adjoint des États‑Unis auprès du Conseil de sécurité, a appelé les parties soudanaises à accepter sans conditions une trêve humanitaire proposée par Washington. Il a précisé que cette initiative avait été formulée sous la houlette du président Donald Trump et transmise via le secrétaire d’État Marco Rubio, selon son intervention.
M. Bartos a aussi rappelé que la responsabilité de mettre fin au conflit incombait principalement à l’armée soudanaise et aux Forces de soutien rapide. Il a mis en garde contre la fourniture d’armes à l’un ou l’autre camp, estimant que tout approvisionnement prolongerait les combats et multiplierait les souffrances.
Par ailleurs, le diplomate américain a insisté sur le respect du droit humanitaire, en appelant à la protection des civils et à l’accès total et sécurisé de l’aide. Washington cherche à obtenir une trêve avant la fin de l’année, malgré la crainte légitime qu’elle ne soit aussi fragile que plusieurs accords antérieurs.
La situation humanitaire au Soudan reste dramatique : la guerre opposant l’armée aux Forces de soutien rapide depuis avril 2023 a fait des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement d’environ 13 millions de personnes. Les appels à un cessez‑le‑feu Soudan se multiplient alors que la population continue de subir pénuries, violences et précarité.