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Les réactions internationales continuent de se multiplier après l’annonce par les Forces de soutien rapide (RSF) de la formation d’un « gouvernement parallèle » au Soudan. Washington et l’Union africaine ont fermement condamné cette démarche, tandis que des responsables internationaux appellent à ne pas reconnaître cette structure et mettent en garde contre une aggravation de la crise politique et sécuritaire.
Réactions régionales et internationales
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a publié un communiqué rejetant catégoriquement l’annonce de la RSF et a appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître cette prétendue « gouvernement parallèle ». Le Conseil a également averti que toute entité fournissant un soutien militaire ou financier aux parties belligérantes sera tenue responsable et poursuivie.
Le communiqué a souligné, en outre, la condamnation des ingérences extérieures qui attisent le conflit et prolongent ses effets dévastateurs.
Pour en savoir plus sur les déclarations de l’Union africaine : Communiqué du Conseil de paix et de sécurité.
Washington exprime son indignation
Le conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires africaines a exprimé une « vive inquiétude » face à l’escalade effroyable de la violence à El Fasher, dans le nord du Darfour. Il a appelé la direction des Forces de soutien rapide à traduire en justice les responsables des exactions et à ordonner l’arrêt immédiat des attaques.
Les autorités américaines ont réaffirmé que les États-Unis condamnent toutes les violations du droit international humanitaire commises à El Fasher, en insistant sur le caractère inacceptable des ciblages délibérés de civils et des actes de représailles.
Pour plus de contexte sur les positions américaines : Position des États-Unis.
Situation sur le terrain à El Fasher
Depuis plusieurs jours, El Fasher est le théâtre d’une violente confrontation entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide. La ville connaît une détérioration grave des conditions humanitaires, avec des déplacements massifs de civils et l’absence de signes d’un cessez-le-feu ou d’une reprise du processus politique.
Le chef des RSF, Mohamed Hamdan Dagalo (« Hemedti »), a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les événements récents à El Fasher, sans pour autant reconnaître la responsabilité de ses forces dans les exactions dénoncées.
Détails sur Hemedti : Profil de Mohamed Hamdan Dagalo.
Accusations de crimes et bilan humain
Le gouvernement soudanais a tenu une conférence de presse accusant la RSF d’avoir commis des « atrocités systématiques » contre des civils à El Fasher. Il a demandé à la communauté internationale de classer ces forces comme une « organisation terroriste » et de traduire leurs responsables en justice.
Des rapports locaux et internationaux font état de faits graves et répétés, parmi lesquels :
- meurtres de masse et exécutions sommaires ;
- exécutions de blessés et de malades à l’intérieur d’hôpitaux ;
- assassinats de personnels d’organisations caritatives et humanitaires ;
- déplacements massifs et effondrement des services essentiels.
La Commission de l’aide humanitaire a indiqué que plus de 2 000 civils — dont des femmes, des enfants et des personnes âgées — ont été tués en l’espace de deux jours, selon les bilans annoncés publiquement.
Condamnations et preuves documentées
Les Nations unies ont vivement dénoncé ces violations, en particulier après des rapports faisant état de l’exécution de 460 personnes parmi les blessés, les malades et leurs accompagnants à l’intérieur de l’hôpital saoudien d’El Fasher.
De son côté, Human Rights Watch a affirmé que des séquences vidéo montrent des éléments des Forces de soutien rapide procédant à des exécutions sur le terrain et attaquant des civils tentant de fuir la ville.
Lire les prises de position : Déclarations de l’ONU — Rapport de Human Rights Watch.
Points de vigilance
La montée de la violence au Soudan présente plusieurs conséquences immédiates et à moyen terme :
- aggravation de la crise humanitaire et besoins croissants en assistance ;
- risque d’extension du conflit à d’autres régions du pays ;
- pression internationale accrue pour des mesures de responsabilisation et des sanctions contre les auteurs d’exactions ;
- possibilité d’une polarisation politique rendant toute solution politique plus difficile.
La communauté internationale suit de près la situation, tandis que la population civile reste exposée aux violences et aux déplacements forcés.