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L’industrie du plein air en pleine expansion grâce à la guerre commerciale

by Sara
France

Avec le mouvement de boycottage des États-Unis, de nombreux Québécois ont choisi de passer leurs vacances dans la province cet été. Une tendance qui se ressent dans les boutiques de plein air, particulièrement fréquentées ces dernières semaines. Malgré cette affluence, les ventes sont en deçà des attentes, freinées par un printemps pluvieux et une incertitude économique persistante.

Afflux dans les magasins

« Depuis début juillet, il y a vraiment un achalandage exceptionnel dans nos magasins, surtout au Québec. Encore cette semaine, les stationnements sont pleins », constate avec satisfaction la présidente-directrice générale de SAIL, Isabelle Lemay.

Avant même que la haute saison commence, les détaillants du secteur étaient convaincus que la guerre tarifaire amorcée par Donald Trump allait profiter à leur industrie. En plein cœur de l’été, alors que les traditionnelles files d’attente aux frontières ont disparu — signe que les Québécois boudent les États-Unis —, cette tendance se confirme.

Dans la succursale de SAIL à Laval, un va-et-vient constant de clients a été observé dans les rayons consacrés aux activités de plein air, lors des premiers jours des vacances de la construction. La chasse, la pêche, le camping, la randonnée et la course à pied ont particulièrement la cote cette saison, avec une croissance des ventes par rapport à l’année précédente, souligne Mme Lemay.

Certaines marchandises ont même été prises d’assaut. Lors de notre passage, certains modèles de matelas de sol étaient déjà épuisés. « Nous avons un défi de répartition des stocks d’un magasin à l’autre. Les gens sont dernière minute cette année, ils arrivent tous en même temps », explique-t-elle.

Un magasin de l’entreprise de plein air Sail

Ruée vers le camping

Du côté de La Cordée, les ventes vont aussi bon train depuis début juillet. « C’est la même chose à chaque crise économique : les gens voyagent moins, restent ici et renouent avec le camping », fait remarquer Robert Brunet, directeur général de l’enseigne, qui a une longue expérience dans le commerce de détail de plein air.

Dans sa succursale du centre-ville de Montréal, les clients se ruent principalement sur les accessoires de camping. « Les gens ont déjà leur tente, mais viennent compléter ou renouveler le reste de leur équipement. Nous vendons beaucoup d’ustensiles, de réchauds, de matelas, de sacs de couchage… et de chasse-moustiques », ajoute-t-il.

Chez Altitude Sports, les ventes dans le secteur du camping et de la course à pied ont augmenté de plus de 10 % par rapport à l’an dernier. Le vélo, qui a connu de moins bonnes années en 2023 et 2024, connaît aussi une croissance, bien que moindre que durant la pandémie.

« Ça a vraiment démarré il y a quelques semaines. Les gens n’hésitent plus, ils cliquent », déclare en riant Maxime Dubois, coprésident de la marque qui vend principalement en ligne.

« Je n’aurais jamais dit ça il y a un mois. La saison a commencé vraiment tardivement. Nous sommes clairement en mode rattrapage depuis début juillet », conclut-il.

Météo capricieuse

Alors que la saison s’annonçait « extraordinaire » — certains vendeurs s’attendant à un boom similaire à celui observé durant la pandémie —, la météo a été un obstacle. « Les ventes sont bonnes, mais elles auraient pu être bien meilleures. Nous ne nous attendions pas à un printemps aussi difficile. En mai, il n’en finissait plus de pleuvoir et de faire froid. Juin n’a pas été terrible non plus. La météo reste le facteur numéro 1 pour les ventes dans notre secteur », souligne Robert Brunet.

Face à ces temps peu estivaux, les Québécois ont mis du temps à se rendre dans les magasins de plein air. Plusieurs ont préféré attendre la dernière minute pour s’équiper pour leurs vacances, craignant que la météo ne fasse tomber leurs projets à l’eau.

Avec une incertitude économique persistante et les tarifs douaniers régulièrement en discussion, les Québécois semblent prudents et moins enclins à dépenser, chaque achat étant réfléchi. « À la même période chaque année, nous avons toujours une période de soldes. Cette année, il semble que les gens aient attendu ce moment pour acheter à prix réduit. D’habitude, ils ne se freinent pas pour s’équiper dès le début de la saison », ajoute Maxime Dubois.

Cependant, l’été est loin d’être terminé, et les vacances de la construction ne font que commencer. « Si l’on se fie aux dernières années, l’été a tendance à s’étendre en septembre et en octobre. Nous venons de commander de nouveaux kayaks, et je suis confiante de notre succès en septembre », conclut Isabelle Lemay, p.-d.g. de SAIL.

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