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À Strasbourg, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a été condamnée pour homicide involontaire après le suicide d’une médecin-conseil en 2023. Le tribunal judiciaire a infligé une amende délictuelle de 50 000 euros à l’employeur. Le jugement, rendu le 13 novembre, retient que le cadre de travail a contribué à ce drame et rappelle la responsabilité de l’employeur dans le bien-être psychosocial des salariés. Les faits se recoupent avec un contexte de tensions au sein du service médical du Bas-Rhin.
Strasbourg: condamnation de l’Assurance maladie après un suicide
Le tribunal a retenu la responsabilité de la Cnam pour homicide involontaire par personne morale et a prononcé une amende de 50 000 euros. Le drame s’est produit le 12 décembre 2023 lorsque la médecin s’est défenestrée dans les locaux de l’assurance maladie à Strasbourg, peu après avoir reçu son planning du mois suivant.

Selon le procureur, à partir de 2019, tout a été réorganisé pour de la performance entraînant une perte d’autonomie et du sens au travail, une analyse citée lors de l’audience du 9 octobre dernier: « À partir de 2019, tout a été réorganisé pour de la performance entraînant une perte d’autonomie et du sens au travail », avait analysé le procureur.
Faits clés et cadre de travail
Dans les délibérations, les juges ont mis en avant le lien entre les conditions de travail et le drame, et ont rappelé que la justice reconnaissait la responsabilité de l’employeur dans le bien-être psychosocial des salariés, selon l’avocat de la partie civile, Me Laurent Paté: « la justice reconnaît que la responsabilité de la Cnam était engagée pour ne pas avoir suffisamment veillé au bien-être psychosocial ».
Des éléments du dossier mentionnent des messages envoyés très tôt le matin et l’existence d’un billet manuscrit évoquant l’épuisement. Le contexte et les pièces du dossier ont été cités par les parties pour éclairer le verdict.
Réactions et portée de l’affaire
Plusieurs angles de ce dossier ont été évoqués par les représentants de la CFDT et les avocats des parties civiles, qui estiment que le jugement adresse une question cruciale du bien‑être au travail dans les services publics et parapublics. L’affaire fait écho à des signalements de l’Inspection du travail sur la charge de travail de la médecin après son entrée en fonction en mai 2023.