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Le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), autrefois lié à l’État islamique et à Al-Qaida, a récemment connu une transformation significative qui le distingue dans le paysage du djihadisme en Syrie. Sous la direction d’Ahmed Al-Charaa, connu auparavant sous le nom d’Abou Mohammed Al-Joulani, HTC affirme avoir rompu avec ses anciennes affiliations et son idéologie violente.
Une transformation majeure
HTC, qui a émergé de la djihadosphère en 2011, se trouve aujourd’hui à la tête des zones récupérées des mains du régime de Bachar El-Assad. Malgré ses efforts pour se présenter comme un acteur modéré, la question persiste : dans quelle mesure le groupe a-t-il réellement abandonné l’idéologie djihadiste d’Abdallah Azzam, qui prônait un djihad global ?
Un cas unique dans le djihadisme
Aaron Zelin, expert en djihadisme, note que HTC représente un « cas unique » où un changement idéologique a renforcé l’efficacité du mouvement. Au lieu de s’affaiblir, la révision des dogmes a permis à HTC de maintenir son influence tout en se distanciant des pratiques violentes. Ce phénomène soulève des questions sur la nature même du djihadisme contemporain.
Influences et inspirations
HTC est influencé par divers mouvements, notamment le Hezbollah et le Hamas, ce qui en fait un acteur hybride sur le plan militaire. Cette approche diversifiée semble favoriser sa capacité à s’adapter aux réalités du terrain syrien et à naviguer dans la complexité des alliances régionales.
Une image publique soigneusement cultivée
En recevant des dignitaires étrangers, comme Stephen Hickey, directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord au ministère britannique des Affaires étrangères, HTC cherche à projeter une image de légitimité et d’ouverture. La communication à travers des canaux comme Telegram, où des images de ces rencontres sont partagées, joue un rôle clé dans la construction de cette nouvelle identité.
Conclusion
Alors que HTC continue de s’affirmer sur la scène syrienne, son évolution pose des défis non seulement pour les acteurs régionaux, mais également pour la compréhension globale du djihadisme moderne. Les observateurs restent attentifs à la manière dont ce groupe navigue entre ses héritages violents et ses aspirations à une image réformée.