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Les pourparlers médiés par le Qatar et la Turquie à Istanbul se sont terminés vendredi sans accord, et les dirigeants talibans ont immédiatement pointé du doigt le Pakistan pour l’absence de résultats. La rupture des négociations relance le risque d’une escalade le long de la frontière afghano-pakistanaise, où des affrontements ont récemment fait des victimes civiles et militaires. Le dossier, marqué par des accusations croisées concernant la présence de groupes armés sur le sol afghan, reste au cœur d’une crise régionale. Les mots-clés « Taliban Pakistan pourparlers » reflètent l’enjeu principal de cette impasse diplomatique.
Détails des pourparlers d’Istanbul
Les discussions ont duré deux jours et, selon les talibans, se sont déroulées de bonne foi, avec l’attente qu’Islamabad présente des demandes « réalistes et applicables » en vue d’une solution fondamentale. Les médiateurs étaient le Qatar et la Turquie, qui ont cherché à établir un cessez-le-feu durable entre les parties. Malgré ces efforts, les négociations sont restées bloquées et n’ont pas permis d’aboutir à un accord concret. Pour un récit plus complet du contexte des affrontements, voir le compte rendu des échanges de tirs entre l’Afghanistan et le Pakistan (https://www.aljazeera.com/news/2025/11/6/afghanistan-and-pakistan-exchange-fire-as-peace-talks-begin).
- Durée : deux jours de négociations à Istanbul.
- Médiateurs : Qatar et Turquie.
- Résultat : aucune issue concrète annoncée à l’issue des discussions.
Accusations formulées par les talibans
Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a publié une déclaration sur les réseaux sociaux accusant le Pakistan d’avoir tenté de faire reposer toutes les responsabilités sécuritaires sur Kaboul. Mujahid a qualifié l’attitude pakistanaise « d’irresponsable et non coopérative », estimant que cela a conduit à l’absence de résultat des pourparlers. Il a insisté sur le fait que les talibans ne permettraient à personne d’utiliser le territoire afghan contre un autre pays. Par ailleurs, Mujahid a tenu à rappeler que le peuple pakistanais est considéré comme « ami et frère », tout en promettant une défense ferme contre toute agression.
Réponse et position du Pakistan
Le gouvernement pakistanais n’a pas réagi immédiatement à la déclaration talibane publiée samedi matin. Vendredi, Islamabad avait déjà indiqué que les négociations étaient au point mort, sans progrès réel, malgré le cessez-le-feu négocié par le Qatar (https://www.aljazeera.com/news/2025/11/7/pakistan-says-afghanistan-talks-deadlocked-after-deadly-border-clashes). Le ministre de l’Information pakistanais, Attaullah Tarar, a déclaré qu’Islamabad « ne soutiendra aucune mesure du gouvernement taliban qui ne soit pas dans l’intérêt du peuple afghan ou des pays voisins ».
Le Pakistan reproche aux autorités talibanes de ne pas avoir honoré leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de paix de Doha en 2021, notamment en matière de lutte contre le « terrorisme ». Islamabad affirme que le territoire afghan sert de refuge à des groupes armés, en particulier le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP). Ces allégations ont été à l’origine de frappes aériennes pakistanaises à l’intérieur de l’Afghanistan et d’une réponse diplomatique forte de Kaboul.
Violences, bilans et responsabilités
Selon les Nations unies, les combats ayant débuté début octobre ont fait 50 morts et 447 blessés parmi les civils du côté afghan de la frontière. Des explosions à Kaboul ont tué au moins cinq personnes le mois dernier, des attaques dont les responsables talibans ont imputé la responsabilité au Pakistan (https://www.aljazeera.com/news/2025/10/10/explosions-hit-kabul-as-taliban-make-diplomatic-push-to-india). De son côté, l’armée pakistanaise a déclaré que 23 de ses soldats ont été tués et 29 blessés dans des attaques attribuées aux talibans, sans toutefois détailler d’éventuelles pertes civiles côté pakistanais.
Enjeux sécuritaires et perspectives
La situation reste fragile, avec un risque élevé de nouvelles confrontations si les deux parties ne parviennent pas à un mécanisme de règlement fiable. Les accusations réciproques autour du TTP compliquent la recherche d’une solution concertée, tandis que la protection des populations civiles demeure une priorité urgente. Islamabad a remercié le Qatar et la Turquie pour leur médiation tout en insistant sur sa volonté de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour défendre sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens.
La poursuite des tensions à la frontière pourrait, à terme, déstabiliser davantage la région et entraver les canaux diplomatiques existants. Un retour aux négociations, assorti de garanties claires et vérifiables, apparaît indispensable pour éviter une nouvelle escalade.
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