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Explosions majeures et coupure d’électricité à Jammu
Les habitants du Cachemire administré par l’Inde rapportent plusieurs explosions importantes accompagnées de sirènes dans la ville de Jammu, provoquant une panne totale d’électricité. Shesh Paul Vaid, ancien directeur général de la police régionale et résident de Jammu, a évoqué sur les réseaux sociaux la possibilité d’« attaques par bombes, bombardements ou missiles ».
Le journaliste Umar Meraj, basé à Srinagar, a indiqué à Al Jazeera que les médias indiens rapportaient l’interception de drones et des attaques sur plusieurs sites à Jammu. Des sirènes retentissent également dans plusieurs villages proches de la Ligne de Contrôle (LoC), la frontière de facto entre l’Inde et le Pakistan.
Intensification des affrontements le long de la Ligne de Contrôle
Selon Umar Meraj, les affrontements entre les forces indiennes et pakistanaises sont plus intenses que ces dernières années. Ce qui se limitait auparavant à des échanges sporadiques d’armes légères s’est transformé en un échange soutenu d’artillerie lourde.
L’agence Reuters, citant un responsable indien anonyme, a rapporté que des attaques pakistanaises ont visé Akhnoor, Samba, Kathua et plusieurs autres localités de Jammu. Les autorités indiennes et pakistanaises n’ont pas encore fait de commentaires officiels à ce sujet.
Les combats aériens et drones au cœur des tensions
Jeudi, Reuters a également rapporté, citant deux responsables américains anonymes, qu’un chasseur pakistanais J-10 d’origine chinoise aurait abattu au moins deux appareils militaires indiens, dont un Rafale français. Ce fait n’a pas été confirmé officiellement par l’Inde, qui reconnaîtrait ainsi l’efficacité des avions chinois face aux avions occidentaux.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a déclaré à Reuters que le J-10 a abattu trois Rafale français. Par ailleurs, l’armée pakistanaise affirme avoir abattu 29 drones indiens ayant pénétré son espace aérien, alors que les hostilités s’intensifient après plusieurs raids aériens indiens sur des territoires pakistanais.
Le porte-parole militaire pakistanais, le lieutenant-général Ahmed Sharif Chaudhry, a précisé que des drones israéliens Harop fabriqués en Inde avaient été utilisés contre des cibles telles que Karachi et Lahore. Un civil pakistanais a été tué et quatre soldats blessés lors de ces incidents.
Réactions politiques et diplomatiques
- Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Ishaq Dar, a affirmé que son pays a fait preuve de « retenue stratégique » en limitant sa réponse à la légitime défense, conformément au droit international et à la Charte des Nations unies.
- De son côté, le secrétaire aux Affaires étrangères indien, Vikram Misri, a menacé que toute nouvelle action militaire pakistanaise serait considérée comme une « escalade » et tiendrait Islamabad responsable de toute attaque contre les infrastructures indiennes.
- L’armée indienne a annoncé avoir neutralisé plusieurs tentatives pakistanaises d’attaques sur ses cibles militaires dans les régions nord et ouest, tout en détruisant des systèmes de défense aérienne pakistanais, faisant 16 morts du côté pakistanais.
- Le Pakistan a de son côté dénoncé la mort d’au moins 31 civils lors des frappes indiennes.
Contexte et perspectives
Les tensions actuelles font suite à une attaque meurtrière il y a deux semaines dans la région administrée par l’Inde au Cachemire, qui avait fait 26 morts. L’Inde accuse le Pakistan d’être responsable de cette attaque, accusation rejetée fermement par Islamabad.
Michael Kugelman, analyste basé à Washington spécialisé en Asie du Sud, a souligné que la crise est « à un tournant ». L’Inde déclare ne pas vouloir engager d’actions militaires supplémentaires sauf en cas d’attaque directe. Le Pakistan, quant à lui, a promis une riposte mais souhaite également une désescalade.
Escalade sur le terrain et mesures de sécurité
Le Premier ministre indien Narendra Modi a présidé une réunion de haut niveau pour renforcer l’engagement de son gouvernement en matière de sécurité nationale et de préparation opérationnelle. Les ministères sont prêts à gérer toutes les situations émergentes.
Selon la correspondante d’Al Jazeera à New Delhi, Neha Poonia, la situation le long de la Ligne de Contrôle se dégrade rapidement, marquée par une escalade significative dans l’intensité des affrontements.
L’armée indienne a annoncé 13 civils tués et 59 blessés, ainsi qu’un soldat décédé. Plusieurs villages proches de la LoC ont été évacués ou leurs habitants se sont réfugiés dans des abris.
Par ailleurs, vingt aéroports dans le nord de l’Inde ont été fermés jusqu’au 10 mai au moins, perturbant fortement les déplacements et l’activité commerciale. Au Pakistan, l’aéroport de Karachi restera fermé jusqu’à 18h, tandis que ceux d’Islamabad et de Lahore ont été brièvement fermés pour des raisons opérationnelles.
Accusations pakistanaises et menace d’un conflit plus large
De Islamabad, Kamal Hyder d’Al Jazeera rapporte que l’armée pakistanaise accuse l’Inde de mettre en danger la sécurité civile et aérienne en violant à plusieurs reprises son espace aérien.
Un nouveau point de tension concerne la libération d’eau dans le fleuve Chenab par l’Inde, perçue par Islamabad comme une violation d’accords anciens, un « risque existentiel » et un « acte de guerre ».
Le Parlement pakistanais, dans un consensus multipartite, a autorisé une réponse militaire, alimentant les craintes d’un conflit généralisé. Après les frappes de mercredi, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a promis une riposte, exacerbant les inquiétudes d’une guerre ouverte.
Cependant, des signes de dialogue apparaissent. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a indiqué que des contacts existent entre les conseillers à la sécurité nationale des deux pays. Par ailleurs, l’Arabie Saoudite et l’Iran ont dépêché leurs ministres des Affaires étrangères à New Delhi et Islamabad pour tenter de jouer les médiateurs.
Pressions internes sur le Pakistan pour une riposte ferme
Alors que les deux pays s’accusent mutuellement de provocations, les analystes estiment que le Pakistan est sous pression pour répondre vigoureusement aux actions indiennes.
- Happymon Jacob, directeur du Conseil pour la recherche stratégique et de défense à New Delhi, estime que les objectifs limités de l’Inde sont atteints, tandis que le Pakistan vise à mener une frappe de représailles pour préserver son image nationale et internationale.
- Jacob prévoit un échange de tirs de missiles ou d’artillerie sur plusieurs rounds, similaire aux confrontations passées.
- Hassan Khan, analyste en sécurité à Islamabad, souligne la pression sur le gouvernement et l’armée pakistanaise pour une réponse forte. Il anticipe que le Pakistan pourrait viser plusieurs installations indiennes avec des missiles, tout en évitant de franchir la Ligne de Contrôle.