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Face à l’impasse migratoire en Tunisie, de plus en plus de migrants subsahariens envisagent désormais le retour volontaire vers leur pays d’origine. Alors que la traversée vers l’Europe devient quasi impossible, cette option se présente comme une nouvelle réalité pour ceux qui avaient placé leurs espoirs dans une vie meilleure au-delà de la Méditerranée.
Un rêve européen brisé sur les plages de Tunisie
« Le voyage est cassé », confient ces Sénégalais, Ivoiriens ou Sierra-Léonais, désemparés. Installés sur les plages proches d’El Amra, dans la région de Sfax, ces migrants ont vu leur espoir d’atteindre l’Europe s’évanouir. L’Europe, souvent perçue comme une terre promise, leur apparaît désormais comme une chimère inatteignable.
La fatigue morale et matérielle se fait sentir : l’esprit vidé, les poches démunies, ces migrants affrontent une réalité difficile. La route maritime vers l’île italienne de Lampedusa, autrefois empruntée par plusieurs milliers d’entre eux, est désormais quasiment fermée.
Un retour volontaire qui s’impose
Face à l’impossibilité de poursuivre le voyage, le retour volontaire au pays, qui était autrefois impensable, commence à être envisagé. Cette idée, longtemps refoulée, s’impose peu à peu comme une alternative réaliste pour ces migrants subsahariens.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), seulement 432 migrants ont réussi à rejoindre Lampedusa depuis les côtes tunisiennes depuis le 1er janvier, contre plus de 18 000 il y a deux ans à la même période. Cette chute dramatique témoigne de la fermeture effective des routes migratoires.
Une route migratoire verrouillée après l’accord UE-Tunisie
Cette situation résulte notamment de l’accord signé entre la Tunisie et l’Union européenne à l’été 2023. Ce partenariat prévoit une aide de 260 millions d’euros destinée à renforcer les capacités des garde-côtes tunisiens, entre autres mesures.
La sécurisation accrue des frontières maritimes tunisiennes a considérablement réduit le nombre de traversées clandestines et bloqué les départs vers l’Europe. Fatoumata Camara, une Guinéenne de 27 ans, illustre ce désarroi : elle tient dans ses bras sa fille Maryam, âgée de trois mois, en expliquant simplement, « On est coincés ».