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À la veille d’une réunion cruciale des alliés de Kiev à Londres, le Kremlin a clairement rejeté toute précipitation dans les pourparlers visant à un accord de paix en Ukraine. Cette position contraste avec l’ »optimisme » affiché récemment par le président américain Donald Trump, qui espère une résolution rapide du conflit.
Un Kremlin prudent face aux négociations
Vladimir Poutine ne semble pas pressé de conclure la paix avec Kiev. Le Kremlin a averti mardi 22 avril qu’il ne fallait pas se précipiter dans les discussions sur le règlement du conflit ukrainien, à la veille d’une nouvelle rencontre entre représentants américains, ukrainiens et européens à Londres. Cette réunion vise à promouvoir un cessez-le-feu, alors que la guerre, déclenchée il y a plus de trois ans par l’invasion russe, perdure.
Donald Trump, qui aspire à mettre fin rapidement à cette guerre « terrible et insensée », avait indiqué dimanche espérer un accord « dans la semaine » entre Moscou et Kiev, sans en préciser les détails. Face à cette impatience, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a mis la pression la semaine précédente, avertissant que Washington pourrait se retirer des négociations si la paix s’avérait impossible.
Des exigences jugées maximalistes
Malgré des pertes significatives, l’armée russe progresse en Ukraine et contrôle désormais près de 20 % du territoire ukrainien. Les forces ukrainiennes ont été quasiment repoussées hors de la région russe de Koursk. Par ailleurs, Donald Trump a initié depuis mi-février une détente inattendue avec Vladimir Poutine, au grand désarroi des Occidentaux et de Kiev.
Les exigences russes restent toutefois très strictes. Vladimir Poutine réclame la reddition totale de l’Ukraine, renoncement à son adhésion à l’OTAN, ainsi que la reconnaissance par Kiev de l’annexion des cinq régions ukrainiennes occupées par la Russie. Ces demandes sont inacceptables pour l’Ukraine et ses alliés.
Au-delà de ces revendications, le président russe souhaite une refonte complète de l’architecture sécuritaire en Europe, dénonçant l’expansion de l’OTAN aux frontières russes depuis la chute de l’URSS dans les années 1990. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a souligné que le règlement du conflit était « un sujet tellement complexe » qu’il ne fallait pas se fixer de délais serrés, évitant ainsi toute précipitation dans les négociations.
Vers un cessez-le-feu sans conditions ?
En dépit de l’optimisme affiché par Donald Trump dimanche, celui-ci avait menacé la veille de se retirer des négociations en cas d’absence de progrès rapides. Dans ce climat incertain, les délégations américaine, ukrainienne, britannique et française se réuniront mercredi à Londres pour une deuxième série de discussions, après un premier échange à Paris la semaine précédente.
Lors de cette première réunion, aucun progrès significatif n’a été enregistré, mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé lundi soir son intention de plaider mercredi pour un « cessez-le-feu sans conditions », proposition que Vladimir Poutine avait déjà ignorée en mars. Pour Zelensky, un tel cessez-le-feu doit être la « priorité absolue » et constituer le point de départ vers la paix.
Lundi, Zelensky a également exigé une « réponse claire » de Moscou à sa proposition de nouvelle trêve concernant spécifiquement les attaques sur les infrastructures civiles, après que Poutine a simplement déclaré vouloir « analyser » cette offre.
Reprise des hostilités malgré la trêve
Dmitri Peskov a répété mardi que Vladimir Poutine restait « prêt à discuter », mais que Moscou souhaitait d’abord vérifier si l’Ukraine était disposée à un cessez-le-feu. Il a insisté sur la nécessité de distinguer les cas où les infrastructures civiles sont utilisées à des fins militaires de ceux où elles ne le sont pas, deux jours après l’annonce de la trêve pascale par la Russie.
Au cours du week-end, Moscou et Kiev se sont mutuellement accusés d’avoir violé la trêve, tandis que plusieurs alliés de l’Ukraine, dont la France, ont dénoncé une « opération marketing » à destination de Donald Trump.
Depuis, l’armée russe a repris ses frappes aériennes en Ukraine et a revendiqué mardi la prise de Soukhaïa Balka, une localité dans la région de Donetsk à l’est du pays.
Des bombes guidées russes ont tué une personne et blessé 23 autres dans un quartier résidentiel de la ville méridionale de Zaporijjia, selon les secours ukrainiens. Par ailleurs, six personnes ont été blessées à Kherson, sept à Kharkiv et quatre à Koupiansk, d’après les autorités ukrainiennes.