Le vote de confiance prévu le 8 septembre sur le gouvernement de François Bayrou mobilise les débats publics, avec des réactions contrastées dans les Yvelines et dans le Gard. Les élus évoquent la dette et les choix budgétaires à travers les déclarations et les propositions évoquées autour d’un éventuel recours à une VIe République. « Tout parti politique qui aujourd’hui aspire à gouverner notre pays ne peut pas refuser de réduire la dette », a plaidé la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet sur TF1, présentant les enjeux comme indissociables de la démocratie parlementaire. Dans les jours qui suivent, d’autres voix prennent position sur le niveau de la dette et sur les moyens d’y répondre.
Réactions locales autour du vote de confiance du 8 septembre
À Versailles, le maire (DVD) François de Mazières a réagi en déclarant « Les chiffres sont clairs, François Bayrou dit la vérité, le risque pour notre pays est réel. Il a raison sur la charge de la dette. »
À Saint-Germain-en-Laye, Arnaud Péricard, le maire et porte-parole d’Horizons, a réagi sur X: « Le Premier ministre François Bayrou a dressé un constat clair, sincère et réel de la situation du pays et de son surendettement qui nous guette. Avec toutes les conséquences que cela peut engendrer. La réalité du pays, c’est le surendettement. On pourra tourner le problème dans tous les sens il faudra bien le résoudre. Si on n’a plus personne après le 8, je ne vois pas comment on pourra le résoudre. (…) Encore une fois, les extrêmes vont vouloir le chaos et l’instabilité. Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour notre pays, face à une situation qui exige esprit de responsabilité et stabilité.»
Karl Olive, député des Yvelines, a déclaré : « Le 8 septembre, je voterai la confiance à François Bayrou, car il faut être lucide sur l’abîme que représente notre dette : 3 400 milliards d’euros, et déjà 66 milliards d’intérêts rien que pour 2025. On ne peut pas fermer les yeux et laisser l’addition aux générations futures. Mais, à l’automne, lors du projet de loi de finances, je défendrai bec et ongles mes convictions : – Pas question de faire travailler deux jours fériés. Qu’on commence par mettre à travailler ceux qui ne travaillent pas, plutôt que d’imposer davantage ceux qui travaillent déjà. – Soutien aux pharmaciens, qui sont le dernier rempart contre les déserts médicaux : combien d’habitants trouvent chez eux écoute, conseils et parfois soins avant même d’aller chez leur médecin ? – Respect des retraités : beaucoup ont travaillé plus que nécessaire pour se constituer un pécule. Ils ne doivent pas être une nouvelle cible fiscale. Oui à la lucidité sur la dette. Non à l’injustice pour ceux qui portent déjà le pays.»
Il a par ailleurs évoqué la VIe République sur BFM TV et sur X: « La France est au bord du précipice. Il est venu le temps de la VIe République ! Crise de régime. Crise de système. Décisions paralysées. Démocratie bloquée. »
Plus largement, d’autres réactions sont attendues.
Enjeux budgétaires et perspective d’une VIe République
Dans le Gard, Aurélien Colson, président du Modem, a salué une approche lucide: « Le Premier ministre, a prononcé un discours de lucidité et de vérité. En actionnant l’article 49-1 de la Constitution le 8 septembre, François Bayrou permettra à chaque parlementaire de se prononcer. Soit un acte de responsabilité et la volonté de s’attaquer, enfin, à la spirale de l’endettement de la France. Soit une illusion irresponsable, en feignant de croire que le monde continuera de financer nos excès. Si l’esprit de responsabilité l’emporte le 8 septembre, alors viendra le temps du dialogue, de la délibération et de la négociation pour que les mesures à prendre concilient justice et efficacité.»
Denis Lanoy, secrétaire de la section locale du PC, a qualifié la décision de Bayrou de « tentative désespérée pour essayer de faire croire que cette situation n’est pas de leur faute. Et de faire porter la responsabilité à la gauche. (…) En réalité, c’est un constat d’échec flagrant. Est-ce que c’est raisonnable d’accepter d’aggraver la situation des salariés, des TPE, de casser les services publics, l’éducation, l’hôpital, la culture… ?»
Yoann Gillet, député RN du Gard, a déclaré: « Le Rassemblement National ne votera évidemment pas la confiance à un gouvernement composé de ministres responsables de la situation de crise que vit notre pays et qui ne fait que prolonger le désastre créé par Emmanuel Macron. Le plan pour le budget 2026 présenté par François Bayrou il y a quelques semaines ne ferait qu’aggraver la crise économique et financière que traverse la France. Il n’est en aucun cas un plan de redressement des finances publiques, comme l’a indiqué Marine Le Pen dans sa lettre du 25 juillet, qui d’ailleurs est restée sans réponse. »
Pierre Jaumain, secrétaire fédéral du Parti socialiste dans le Gard, a ajout: « Il est grand temps que le Premier ministre s’en aille, lui qui aura, depuis sa nomination, alterné déni et mépris. Le PS avait refusé de voter la motion de censure contre le gouvernement Bayrou afin de lui donner une chance de travailler dans l’intérêt de la France. Plutôt que de tenir compte de cette main tendue, François Bayrou a gouverné avec une suffisance rare. Le PS ne peut pas voter la confiance au Premier ministre Bayrou. La situation économique et sociale dégradée qui est celle de la France est de la responsabilité exclusive de la politique d’Emmanuel Macron et de sa majorité, dont fait partie François Bayrou depuis 2017. Nous ne pouvons pas cautionner cette politique d’austérité, de casse sociale qui vise les plus fragiles, ni l’étranglement orchestré des collectivités locales. Nous ne pouvons pas non plus valider la pire politique fiscale mise en œuvre ces dernières décennies en France.»
Laurent Burgoa, sénateur du Gard, a déclaré: « La France est au bord du gouffre financier. C’est pourquoi nous ne pouvons nous associer au cartel du déni et être aux côtés des démagogues qui veulent précipiter le pays dans la crise financière et le chaos. En plein accord avec la position responsable de Bruno Retailleau. En l’état, le projet de budget n’est pas votable mais le Parlement peut encore le modifier. Je suis contre la suppression des deux jours fériés et je préfère demander une heure de plus payée par semaine à chaque salarié. On ne touche pas aux retraités et on diminue les aides sociales aux nouveaux arrivants. Ne tombons pas dans le populisme et soyons responsables.»
Ces échanges témoignent d’un débat encore vif sur l’opportunité et les modalités d’un redressement des finances publiques, et d’un souci partagé de préserver les services publics et les territoires, face à des chiffres qui interpellent les territoires et les élus locaux.