Home ActualitéWael Dhadouh : l’échec médiatique face à la guerre à Gaza

Wael Dhadouh : l’échec médiatique face à la guerre à Gaza

by Sara
Palestine, Israël

Le directeur du bureau d’Al Jazeera dans la bande de Gaza, Wael Dhadouh, a déclaré que l’« échec médiatique » face à la guerre menée contre Gaza est total et que la situation humanitaire demeure catastrophique malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre dernier.

Contexte de l’intervention

Ces propos ont été tenus lors d’une interview accordée par le journaliste palestinien à l’agence Anadolu, à l’occasion du forum « TRT World 2025 » qui s’est tenu récemment à Istanbul.

Le forum, organisé sous le thème « Reconstruire mondialement : d’un ancien ordre à une nouvelle réalité », s’est achevé samedi après un lancement vendredi.

Accusation d’un échec médiatique

Dhadouh a affirmé que « l’information mondiale a failli de manière écrasante » dans la couverture de ce qu’il a qualifié de guerre d’extermination, l’une des plus dures de l’histoire moderne.

Il a précisé que cet échec porte sur plusieurs plans :

  • le traitement journalistique et factuel des événements ;
  • le manquement à la déontologie professionnelle ;
  • l’absence de solidarité et de protection envers les confrères journalistes.

Les journalistes pris pour cibles

Dhadouh a souligné le sacrifice des journalistes de Gaza, qui ont payé de leurs vies et de celles de leurs proches pour que l’information atteigne le public.

Il a dénoncé les tentatives d’isolement et « d’enfoncer Gaza dans une obscurité totale » pour dissimuler des crimes.

Bilan humain et pertes

Le journaliste a partagé un bilan personnel et collectif lourd :

  • Trois de ses fils et sa petite‑fille ont été tués pendant l’offensive.
  • Il a lui‑même été blessé et a dû quitter Gaza pour recevoir des soins.
  • Selon ses propos, 256 journalistes palestiniens auraient été tués et des dizaines d’autres blessés au cours des deux dernières années.

Situation humanitaire persistante

Malgré l’arrêt des opérations de masse, Dhadouh a averti que la guerre se poursuit sous d’autres formes, notamment par la privation et le blocus.

Il a pointé des pratiques telles que la privation de nourriture, le blocage des aides, le manque de médicaments et de matériel d’hébergement, ainsi que la conditionnement de l’entrée d’aide à la remise de corps de prisonniers.

Destruction et déplacement massifs

Le journaliste a décrit un paysage humain et matériel ravagé : environ 90 % des habitations du territoire auraient été partiellement ou totalement détruites.

Les habitants vivent pour beaucoup sous des tentes ou dans la rue, sans abri, sans nourriture ni eau, alors que les effets de la guerre s’aggravent chaque jour tant que le contrôle de Gaza reste entre les mains d’Israël et que les accords ne sont pas respectés.

Réponse internationale et perspectives

Pour Dhadouh, le monde a « échoué deux fois » : d’abord en ne traitant pas la réalité avec professionnalisme et crédibilité, ensuite en ne faisant pas preuve de solidarité envers les journalistes ciblés.

Il note néanmoins un début de changement dans la façon dont la communauté internationale réagit aux crimes, sans que ce mouvement ne soit à la hauteur des pertes humaines subies par les journalistes et les civils.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/11/2/%d8%a7%d9%84%d8%af%d8%ad%d8%af%d9%88%d8%ad-%d8%a7%d9%84%d8%a5%d8%b9%d9%84%d8%a7%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%a7%d9%84%d9%85%d9%8a-%d9%81%d8%b4%d9%84-%d9%81%d8%b4%d9%84%d8%a7

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