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Le sujet des émotions au travail prend de plus en plus d’ampleur, et la question de pleurer en entreprise mérite d’être abordée sous un nouveau jour. On peut s’inspirer d’une relecture poignante de *Fight Club*, le film culte de David Fincher, sorti en 1999. Le personnage principal, Jack, interprété par Edward Norton, est un employé d’une entreprise automobile qui se retrouve au bord du gouffre, incapable de dormir et de gérer son aversion pour un travail qui ne fait que financer un mode de vie consumériste absurde. Si le véritable problème de Jack résidait dans son incapacité à pleurer au bureau, peut-être aurait-il pu apaiser son mal-être ?
La recherche d’un soulagement émotionnel
Pour tenter de dénouer ce nœud émotionnel, Jack commence à fréquenter des groupes de parole où se retrouvent des personnes souffrant de maladies graves. En s’identifiant à ces individus, il parvient à exprimer ses émotions et à alléger son trop-plein de tristesse. Blotti contre quelqu’un qui vient de subir une ablation, il découvre une paix étonnante : *« Quand j’étais là, appuyé contre ses nichons, prêt à pleurer, je me sentais comme en vacances. »* Comme par magie, Jack retrouve le sommeil.
Une évolution des mentalités
Historiquement, pleurer au travail a souvent été perçu comme un signe de faiblesse ou d’instabilité émotionnelle. Cependant, cette perception évolue lentement. Un sondage mené en 2019 par Monster.com a révélé que huit répondants sur dix avaient déjà pleuré sur leur lieu de travail, 14 % admettant même que cela leur arrivait au moins une fois par semaine. Cette tendance traduit un besoin croissant de laisser libre cours aux émotions face à des situations stressantes.
Les causes de ces larmes peuvent être variées : tensions avec la hiérarchie ou les collègues, problèmes personnels, surcharge de travail, ou encore harcèlement. Les larmes deviennent alors un signal d’alerte à ne pas négliger.
Briser le mythe de l’infaillibilité
Heureusement, il est de moins en moins nécessaire de se cacher pour libérer ses émotions. Bénédicte Vassard, psychologue et ancienne dirigeante, partage son expérience sur LinkedIn : *« En tant que manageuse, j’ai déjà pleuré en entreprise (et pas cachée dans les toilettes). Se montrer vulnérable n’est pas toujours simple, mais les moments où j’ai utilisé ma boîte de mouchoirs, que ce soit pour moi ou pour des membres de mon équipe, n’ont jamais posé de problème. Après le choc initial, une connexion authentique se crée. Le masque de l’autorité se fissure. »*