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La révolution des intelligences artificielles (IA) dans le domaine de l’éducation suscite de nombreux débats sur l’avenir des examens et des méthodes d’évaluation. À l’université de Bretagne occidentale de Brest, cette tendance s’illustre par l’initiative de Vincent Salaun, maître de conférences à l’Institut d’administration des entreprises (IAE). Fin février, il a annoncé la fin du traditionnel mémoire universitaire pour son master en Management des systèmes d’information.
Un nouveau format d’évaluation
Dès juin, les étudiants de ce programme ne devront plus produire une centaine de pages censées démontrer leur capacité de recherche et d’analyse. À la place, un « grand oral » d’une heure sur un sujet de leur choix sera organisé, accompagné d’un dossier où ils analyseront les compétences acquises durant leur formation.
Cette décision marque un tournant significatif dans l’évaluation des étudiants. Comme le souligne M. Salaun, l’ancien rite initiatique du mémoire se heurte aujourd’hui à la question de sa pertinence face aux outils d’IA tels que ChatGPT et Gemini, qui modifient radicalement la manière dont les étudiants abordent leurs travaux.
Un questionnement sur l’évaluation
« Quel sens ont encore les travaux écrits individuels réalisés à la maison ? Faut-il les modifier ou les remplacer ? » s’interroge l’enseignant-chercheur. La montée en puissance des IA génératives a suscité une prise de conscience parmi les enseignants du supérieur, qui craignent que l’authenticité des copies soit compromise.
Cette révolution technologique ne se limite pas aux mémoires : elle pourrait influencer de manière significative la nature des examens et la valeur des diplômes. Les enseignants doivent désormais réévaluer leurs méthodes d’évaluation pour s’adapter à ces nouveaux outils.
Les défis à relever
La transition vers des évaluations plus orales et interactives pose des défis en matière de standardisation et d’objectivité. Les universités doivent trouver un équilibre entre l’utilisation des nouvelles technologies et le maintien de critères rigoureux d’évaluation.
Alors que certains enseignants accueillent ce changement avec enthousiasme, d’autres restent sceptiques quant à l’impact sur la qualité de l’enseignement supérieur. L’avenir des examens semble donc incertain, mais il est clair que l’émergence des IA redessine le paysage éducatif.