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Harcèlement des entreprises chinoises : Tencent sous la menace
Le récent interdit américain frappant les entreprises chinoises soupçonnées d’être liées aux opérations militaires de la Chine représente l’une des décisions les plus marquantes de la dernière décennie. Ce bannissement a déjà gravement impacté des sociétés comme Huawei, et la liste semble s’allonger pour inclure d’autres entreprises, dont TikTok, qui se rapproche d’un bannissement définitif.
Le 7 janvier, le Département de la Défense américain a mis à jour la liste des entreprises chinoises soupçonnées de coopérer avec l’armée chinoise. Cette décision intervient sous la présidence de Donald Trump, qui avait déjà œuvré pour interdire Huawei.
Parmi les nouvelles entreprises sur cette liste figurent Tencent, SenseTime et CATL. Bien que ces entreprises proposent une variété de produits, elles sont désormais regroupées aux côtés de Huawei, ZTE, et TikTok.
Une liste qui s’allonge
La liste des entreprises militaires chinoises a été établie pour la première fois en 2021 sous l’article 1260H de la Loi de défense nationale de la même année. Cet article impose au Département de la Défense de publier une liste d’entreprises chinoises soupçonnées d’être en collaboration avec l’armée ou d’utiliser ses technologies de manière militaire.
Après cette mise à jour, la liste comprend 134 entreprises diverses. Il est à prévoir qu’elle continuerait de s’allonger dans les prochaines années si la loi demeure inchangée. Selon cette législation, le Département de la Défense ne pourra plus traiter avec les entreprises figurant sur cette liste d’ici 2026, un an après leur ajout initial.
Le texte de loi laisse également ouverte la possibilité pour la Cour suprême et le Sénat de décider d’un bannissement civil. De plus, le bannissement ne concerne pas uniquement ces entreprises, mais pourrait également inclure toute entreprise prouvée être directement liée à l’armée chinoise.
Un impact immédiat sur les entreprises concernées
Bien que l’objectif principal de cette liste soit, selon la Maison Blanche, de protéger les données et les libertés américaines, l’ajout d’une entreprise à cette liste entraîne des conséquences négatives immédiates. La valeur des actions de l’entreprise concernée chute rapidement, comme en témoigne la situation de Tencent, créateur du célèbre jeu PUBG Mobile.
Les actions de Tencent ont chuté de 7,3 % immédiatement après l’annonce de son ajout à la liste. Dans un communiqué, la société a déclaré avoir pris des mesures immédiates pour faire retirer son nom de la liste, même si l’expert technique Ivan Su de Morningstar estime que cette chute est le pire scénario envisageable pour l’entreprise, précisant que ses revenus issus de ses jeux ne seront pas affectés à court terme.
Par ailleurs, le bannissement représente un obstacle que les entreprises américaines doivent surmonter pour tirer parti des technologies chinoises, qui ont pris de l’avance dans certains secteurs, notamment celui des batteries de voitures intelligentes. Par exemple, Ford envisageait de construire récemment une usine de batteries en utilisant les technologies de CATL, mais l’avenir de ce projet est désormais incertain.
Les répercussions possibles sur les jeux de Tencent
Tencent détient de nombreux jeux populaires mondialement, dont PUBG Mobile, ainsi que Crossfire et Honor of Kings. Après avoir acquis Riot, le développeur de League of Legends, en 2011, Tencent a élargi son influence dans l’industrie des jeux vidéo.
Cette situation soulève des inquiétudes quant aux conséquences d’un éventuel bannissement de la société, qui pourrait affecter la disponibilité de tous ces jeux aux États-Unis. Cependant, un tel bannissement ne se décide pas à la légère et nécessite des discussions approfondies entre les différentes instances législatives.
Il est donc peu probable que la société fasse face à un bannissement total similaire à celui de TikTok ou Huawei, et il est possible qu’elle trouve des solutions juridiques pour éviter ce sort.