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L’impact de l’administration Trump sur l’industrie chimique en Europe soulève de nombreuses préoccupations parmi les acteurs du secteur. Selon Ilham Kadri, directrice générale de Syensqo, une grande entreprise belge de chimie, cette période pourrait représenter un moment clé pour le leadership européen.
Une industrie en mutation
Ilham Kadri, à la tête de Syensqo, emploie 13 000 personnes dans le monde, dont 2 000 en France. Spécialisée dans la chimie de pointe, l’entreprise produit des composants essentiels pour les médicaments, l’hydrogène et les batteries de voitures électriques. Cependant, l’annonce de Donald Trump, qui a réaffirmé son intention de taxer tous les produits en provenance d’Europe, inquiète les dirigeants du secteur.
Réactions et implications commerciales
Dans une interview, Kadri a expliqué que l’industrie chimique européenne est la deuxième plus importante après celle de la Chine, soulignant l’importance des relations commerciales entre l’Europe et les États-Unis. Elle a indiqué que les tarifs potentiels pourraient perturber ces relations, bien que Syensqo ait l’avantage de produire localement dans différentes régions du monde.
Elle a également mentionné que l’impact se fera probablement sentir sur les matières premières, étant donné que les chaînes d’approvisionnement sont complexes et dépendent de différentes régions du monde.
Les enjeux à court terme
Le climat d’incertitude provoqué par les nouvelles politiques américaines devrait créer un « inconfort » à court terme, entraînant des négociations futures. Kadri a souligné que, bien que les États-Unis et l’Europe entretiennent des relations commerciales solides, les demandes de l’administration Trump restent floues, laissant place à de nombreuses hypothèses.
Effets sur les investissements
Concernant les projets d’investissement, Kadri a révélé que Syensqo a retardé le début de la construction d’une grande usine en Géorgie en raison de l’incertitude économique. Elle a précisé que cette décision n’était pas uniquement due aux élections, mais aussi à une baisse de la demande dans le secteur des véhicules électriques.
Un secteur sous pression
L’industrie chimique en Europe fait face à des défis majeurs, avec plusieurs restructurations déjà en cours. Syensqo envisage de supprimer 122 postes en France et plus de 300 à l’échelle mondiale. Kadri a évoqué le besoin urgent de rendre l’Europe plus compétitive, en appelant à une simplification de la réglementation qui, selon elle, nuit à l’industrie.
Elle a exprimé des préoccupations concernant la bureaucratie qui freine l’innovation et le développement des petites et moyennes entreprises, essentielles à l’économie européenne.
Appel à l’action
Ilham Kadri a conclu en affirmant que l’Europe doit passer d’une ambition passive à une réalité d’action face aux défis globaux et à l’impact de l’administration Trump, afin de préserver l’avenir de l’industrie chimique sur le continent.