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Malgré des rémunérations annuelles dépassant 1,8 million d’euros, Meta peine à retenir ses chercheurs et ingénieurs spécialisés en intelligence artificielle (IA). Les talents migrent vers des concurrents tels qu’OpenAI et Anthropic.
Un système de rémunération attractive mais insuffisant
Meta propose un système de rémunération pour ses experts en IA s’élevant à 2 millions de dollars par an, soit environ 1,8 million d’euros. Cependant, cette offre ne semble pas suffisante pour garder ses talents. De nombreux chercheurs et ingénieurs quittent l’entreprise pour rejoindre des rivaux comme OpenAI et Anthropic. Ce dernier, en particulier, attire les experts pour plusieurs raisons, notamment une mission claire, un environnement créatif, une autonomie appréciée et un prestige scientifique.
Une guerre des talents en plein essor
Les entreprises s’affrontent intensément pour attirer et retenir les meilleurs profils dans le secteur de l’IA. Bien que le marché mondial de l’emploi dans le secteur technologique montre des signes de ralentissement, la demande pour les compétences en IA a considérablement augmenté en 2024. Les entreprises cherchent activement des talents pour la programmation et la gestion de leurs centres de données, ainsi que pour développer la prochaine génération d’outils d’IA.
Dans ce contexte, Deedy Das, investisseur en capital-risque chez Menlo Ventures, a récemment signalé sur X (ex-Twitter) que, malgré les salaires élevés de Meta, l’entreprise continue de perdre ses employés au profit d’OpenAI et d’Anthropic. Trois cas de démissions ayant eu lieu en une semaine soulignent cette tendance inquiétante pour Meta, qui nourrit de grandes ambitions dans la course mondiale à l’IA.
Anthropic : la destination privilégiée des experts en IA
Anthropic, fondé en 2021 par Dario et Daniela Amodei, deux anciens scientifiques d’OpenAI, devient un lieu de choix pour les chercheurs et ingénieurs spécialisés en IA. Selon les statistiques, pour chaque 10,6 personnes de Google DeepMind, 8,2 d’OpenAI et 2 de Hugging Face qui passent à Anthropic, l’entreprise ne perd qu’un employé par société. Ce phénomène indique que la startup connaît une forte croissance et attire de nombreux talents en provenance de laboratoires concurrents.
Taux de rétention impressionnant chez Anthropic
Le taux de rétention des employés chez Anthropic est exceptionnellement élevé, atteignant 80 % après deux ans. En comparaison, la moyenne de l’industrie technologique oscille entre 40 et 50 %. De nombreux nouveaux employés des laboratoires d’IA proviennent également des grandes entreprises technologiques. Environ 5,4 % viennent de divisions de Google non liées à l’IA, tandis que 4,3 % étaient précédemment employés par Meta.
Les salaires en Silicon Valley : une tendance à la baisse
Un rapport de Women Impact Tech (WIT) révèle que les travailleurs technologiques de la Silicon Valley subissent une baisse de salaire de 15 % entre 2022 et 2023, ce qui les rend moins compétitifs par rapport à d’autres régions technologiques des États-Unis. Parallèlement, l’écart de rémunération entre les experts en IA et les autres ingénieurs logiciels continue de se creuser. En avril 2024, les ingénieurs logiciels spécialisés en IA touchaient un salaire médian d’environ 300 000 dollars, tandis que leurs homologues non spécialisés gagnaient près de 100 000 dollars de moins.
Impact de l’IA sur l’emploi technologique
La montée en puissance de l’IA ne reflète pas la situation globale de l’emploi dans le secteur technologique, actuellement frappé par un phénomène appelé la « Grande Hésitation ». Ce terme décrit la prudence des entreprises vis-à-vis des embauches, exacerbée par l’incertitude économique et l’essor de l’IA. Selon des données récentes, plus de 150 000 postes ont été supprimés dans le secteur technologique en 2024, illustrant une tendance préoccupante pour l’avenir de l’emploi dans ce domaine.