Face à des reports successifs dans le déploiement de ses modèles, Meta multiplie les recrutements ciblés, notamment auprès d’anciens collaborateurs de DeepMind.
Un transfert d’anciens de DeepMind depuis Zurich
Trois chercheurs travaillant dans le bureau zurichois d’OpenAI ont quitté l’entreprise pour rejoindre Meta. Lucas Beyer, Alexander Kolesnikov et Xiaohua Zhai ont intégré l’équipe chargée du développement de la « superintelligence » au sein de Meta, comme le rapporte le Wall Street Journal. Tous trois étaient basés dans le bureau zurichois d’OpenAI, qu’ils avaient contribué à mettre en place à la fin de l’année précédente. Avant cela, ils travaillaient ensemble au sein de l’unité DeepMind de Google.
Selon le journal américain, ces recrutements s’inscrivent dans un processus engagé par Mark Zuckerberg depuis avril 2025, suite au lancement jugé peu concluant du dernier modèle d’intelligence artificielle de Meta. L’entreprise aurait offert jusqu’à 93 millions d’euros à certains chercheurs pour les convaincre de rejoindre son équipe.
La société fondée par Sam Altman a confirmé le départ des trois ingénieurs sans fournir davantage de détails. Lors d’un événement le 18 juin, Altman a évoqué ces mouvements en déclarant à propos du fondateur de Meta : « C’est comme si Zuckerberg lançait encore un nouveau projet insensé. Et ensuite ? »
D’autres profils auraient été approchés par Meta, notamment les cofondateurs d’OpenAI, Ilya Sutskever et John Schulman, qui n’ont pas donné suite. Dans plusieurs cas, OpenAI aurait proposé à ses employés des contre-offres comprenant des augmentations de salaire et une plus grande autonomie afin de les retenir.
Meta recrute, investit et se renforce dans l’intelligence artificielle
La cellule chargée de la « superintelligence » chez Meta a récemment intégré Alexandr Wang, directeur général de la société Scale AI, également recruté par Mark Zuckerberg. En parallèle, Meta a pris une participation de 49% dans cette entreprise pour un montant de 13,5 milliards d’euros.
L’ensemble de ces mouvements intervient alors que plusieurs lancements de modèles d’intelligence artificielle ont été retardés chez Meta, dont le plus important, annoncé puis reporté en mai 2025. L’entreprise prévoit désormais jusqu’à 60 milliards d’euros de dépenses en capital pour l’année 2025, en grande partie consacrées au développement de ses capacités en IA.
Ces initiatives s’inscrivent dans un effort plus large visant à concurrencer les autres acteurs du secteur, notamment Google, OpenAI et DeepSeek. Au-delà du développement de modèles, Meta évoque désormais l’intégration d’agents IA capables de converser avec les utilisateurs, de générer des contenus publicitaires ou de servir d’intermédiaires pour les marques.