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Le président américain Donald Trump a autorisé la vente de la puce avancée H200 du géant technologique Nvidia vers la Chine, marquant un assouplissement notable des contrôles à l’exportation américains visant le secteur technologique chinois. Selon l’annonce, l’accord prévoit que 25 % des ventes de cette puce seront reversés au gouvernement des États-Unis. Trump a déclaré avoir informé le président chinois Xi Jinping de cette décision, qui s’appliquera à des « clients approuvés » et s’accompagnera de garanties présentées comme protégeant la sécurité nationale.
Modalités de l’autorisation
La vente de la puce H200 sera permise uniquement à des « clients approuvés » et sous conditions destinées, selon la Maison Blanche, à préserver la sécurité nationale. Trump a indiqué que la même méthode serait adoptée pour d’autres fabricants de puces, citant des entreprises comme AMD et Intel.
Sur sa plateforme Truth Social, il a défendu la mesure en affirmant : « Cette politique soutiendra les emplois américains, renforcera la fabrication aux États-Unis et profitera aux contribuables américains. » Le président a précisé que les modèles de génération Blackwell resteront toutefois restreints pour le marché chinois.
Réactions de Nvidia et impact sur le marché
Nvidia, basée à Santa Clara (Californie), a salué la décision comme un « équilibre réfléchi » et a souligné qu’elle soutiendrait des emplois bien rémunérés et la production industrielle aux États-Unis. La société avait déjà négocié des accords précédents pour des versions conformes aux restrictions vers la Chine.
À la suite de l’annonce, le cours de l’action Nvidia a bondi de plus de 2 % lors des échanges après la clôture des marchés, reflétant l’accueil favorable des investisseurs à cette perspective commerciale élargie.
Contexte : rupture avec la politique précédente
La décision de Trump représente un net revirement par rapport à la politique de l’administration de l’ancien président Joe Biden, qui contraignait Nvidia et d’autres fabricants à n’exporter que des versions bridées de leurs produits destinés à la Chine. Trump a critiqué cette approche, affirmant qu’elle avait forcé des entreprises américaines à dépenser des milliards pour des produits dégradés « que personne ne voulait ».
La H200, lancée en 2023, n’est pas la puce la plus récente de Nvidia — la série Blackwell la dépasse — mais elle reste très performante. Selon l’Institute for Progress, un think tank basé à Washington, la H200 est près de six fois plus puissante que la génération précédente H20.
Accords financiers antérieurs
En août, Nvidia avait conclu avec l’administration américaine un accord prévoyant le versement de 15 % des revenus issus des ventes de la H20 au gouvernement américain, afin de se conformer aux restrictions sur le marché chinois. Le nouvel arrangement relatif à la H200 augmente cette part à 25 %.
Ces mécanismes financiers visent à concilier intérêts commerciaux et préoccupations de sécurité, tout en permettant aux entreprises américaines d’accéder à un marché chinois lucratif.
Analyses d’experts : marché et innovation
Tilly Zhang, experte des technologies chinoises chez Gavekal Dragonomics, estime que la décision de Trump reflète « les réalités du marché » et l’intense lobbying du PDG de Nvidia, Jensen Huang. Selon elle, la priorité évolue vers la concurrence commerciale et la capture de parts de marché plutôt que vers l’isolement technologique pur.
Zhang souligne que la course sino-américaine pour la suprématie en intelligence artificielle est en train de basculer des contrôles à l’export vers une compétition de marché. Cela pourrait inciter les fabricants de puces des deux côtés à accélérer l’innovation et renforcer la dynamique concurrentielle.
Opposition politique et inquiétudes sécuritaires
La décision a suscité des réprobations immédiates chez les responsables démocrates. La sénatrice Elizabeth Warren (Massachusetts) a accusé l’administration Trump de « vendre la sécurité nationale américaine », rappelant que le ministère de la Justice mène des enquêtes sur des envois illégaux de puces vers la Chine.
Warren a indiqué sur X que le DOJ avait qualifié ces puces de « blocs de construction de la supériorité en IA ». Pour de nombreux critiques, l’assouplissement des contrôles pourrait faciliter l’accès des entreprises chinoises à des technologies renforçant leurs capacités en IA.
Conséquences géopolitiques et technologiques
Chris McGuire, chercheur au Council on Foreign Relations et ancien conseiller en politique technologique à la Maison Blanche sous Biden, a estimé que l’assouplissement des restrictions porterait atteinte aux efforts américains pour conserver une avance sur la Chine dans le domaine de l’IA. Il prévient que cela permettra aux entreprises chinoises d’atteindre plus rapidement des capacités comparables.
McGuire a averti que l’autorisation de vendre des puces performantes pourrait aider les fournisseurs de cloud chinois à construire des centres de données « suffisamment bons » à l’échelle mondiale, ce qui risquerait d’affaiblir la domination du cloud et de la pile technologique américaine.
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Perspectives
La décision américaine d’autoriser l’exportation de la Nvidia H200 vers la Chine — avec des conditions financières et des clients approuvés — ouvre un nouveau chapitre dans la compétition technologique sino-américaine. Elle illustre le dilemme entre protection de la sécurité nationale et intérêts commerciaux.
Pour les acteurs du secteur, l’enjeu est désormais d’équilibrer gains commerciaux, protection des chaînes d’approvisionnement et maîtrise des technologies critiques. Le terme « Nvidia H200 Chine » restera au cœur des débats sur l’avenir des contrôles à l’exportation et la rivalité en intelligence artificielle.