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Volker Wissing, ministre allemand des Transports, se rend à la CES à Las Vegas peu avant la fin de son mandat. Lors de cette visite, il est transporté dans une voiture télécommandée par une start-up allemande, qui lui expose les défis technologiques auxquels l’Allemagne fait face.
Visite à la CES et défis de l’autonomie
Wissing s’installe sur la banquette arrière d’un véhicule blanc, prêt pour une courte balade à Las Vegas, tandis que le siège conducteur reste inoccupé. Depuis le début de son mandat, il a souhaité promouvoir la conduite autonome en Allemagne, mais son passage à la CES révèle qu’il n’a pas fait de grands progrès dans ce domaine.
Bien que cette visite ressemble à un point culminant de sa carrière, elle marque également un adieu. Le ministre, ancien membre de la FDP, a été un habitué de la CES au cours des années précédentes, non seulement pour son intérêt personnel, mais aussi pour suivre les avancées technologiques.
Les avancées technologiques présentées
La CES est devenue une vitrine pour l’automobile numérique de demain, où l’industrie automobile et le secteur des logiciels se chevauchent de plus en plus. Des fabricants comme BMW y présentent leurs dernières innovations, telles qu’un nouveau système de commande qui minimise les distractions pour le conducteur.
Des entreprises comme Mobileye, filiale d’Intel, dévoilent leurs technologies pour la conduite autonome. L’endroit idéal pour discuter des synergies entre le ministre du numérique et celui des transports.
La réalité du télépilotage
Le véhicule utilisé par Wissing ne se conduit pas tout seul, mais est contrôlé par une opératrice à distance, assise devant trois écrans à la centrale. Ce véhicule fait partie d’une flotte d’une start-up berlinoise, Vay, qui a déjà effectué des tests sans conducteur à Hambourg.
Vay a maintenant établi son service commercial à Las Vegas en raison d’une réglementation plus souple, comme l’indique le co-fondateur Thomas von der Ohe. Ce dernier a étudié à Stanford, où les bases de la conduite autonome ont été posées, et a travaillé chez Zoox, une filiale d’Amazon qui gère des navettes autonomes aux États-Unis.
Un enthousiasme en déclin
Depuis 2018, von der Ohe travaille sur le concept de « télépilotage ». Lors de la courte démonstration avec Wissing, il explique que les sept années écoulées en Allemagne n’ont pas suffi pour mettre cette technologie sur le marché, ce qui se fait désormais dans le moins réglementé État du Nevada.
Vay a levé 140 millions d’euros auprès d’investisseurs pour établir un service de covoiturage, où les clients doivent conduire eux-mêmes, tandis que le véhicule arrive à eux contrôlé à distance.
Le futur de la conduite autonome en Europe
Le battage médiatique autour de la conduite autonome a diminué, mais la technologie commence à se concrétiser. Waymo, une société sœur de Google, propose déjà un service de robotaxi à San Francisco et prévoit de s’étendre à Tokyo.
En Europe, Volkswagen pourrait devenir le premier fournisseur de robotaxis, avec un projet de lancement d’un service à Hambourg l’année prochaine, en collaboration avec Mobileye, bien que des conducteurs de sécurité interviennent au début.
Des entreprises allemandes, comme Daimler Truck et Continental, travaillent également sur des camions autonomes pour le marché américain, où la pénurie de chauffeurs pousse à innover.
Les défis réglementaires en Allemagne
Le cadre réglementaire en Allemagne entrave considérablement les entreprises. Bien que Wissing ait mis en avant un cadre légal pour la conduite autonome, cela ne semble pas être la condition sine qua non pour le développement de cette nouvelle technologie.
Le ministre persiste néanmoins dans cette voie et un projet de réglementation pour le télépilotage est en préparation, qui pourrait donner une base juridique à l’activité de Vay, ou au contraire, la freiner.