Depuis 1968, l’épave de la Caravelle AF1611, reliant Ajaccio à Nice, gît au large de la Méditerranée et continue d’alimenter un ensemble d’indices et de questionnements. Les familles des victimes, soutenues par l’association Paoli, ont engagé une nouvelle étape du combat pour obtenir des explications et permettre un deuil plus clair. Des investigations sont envisagées au plus près de l’épave, dans le cadre d’un calendrier coordonné avec les autorités maritimes.
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Relance de l’enquête et réouverture des investigations
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Le 11 septembre 1968, la Caravelle AF1611, reliant Ajaccio à Nice, s’est écrasée au large du cap d’Antibes, faisant 95 morts. L’enquête officielle, close en 1973, avait retenu un feu d’origine indéterminée à l’arrière de la cabine; des éléments de l’époque ont nourri une thèse alternative, celle d’un tir de missile accidentel. Cette hypothèse est aujourd’hui défendue par les familles et soutenue par les avocats qui portent l’action.
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« Nous sommes satisfaits de cette décision qui reconnaît la légitimité de notre action. Il est désormais temps que l’État se mette à la hauteur de la justice », ont déclaré les deux avocats à la pointe du combat, joints ce vendredi par téléphone.
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En février dernier, une juge d’instruction a donné droit à la demande des familles « sous réserve des faisabilités techniques desdites opérations »; le 10 juin, une réunion entre la magistrate et les services de la préfecture maritime de la Méditerranée a porté sur les opérations de localisation et de prises de photographies sous-marines dans une zone estimée à 8 km2.
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La carlingue n’a jamais été récupérée, mais des débris ont été retrouvés par le passé. Certaines analyses, notamment sur le réacteur gauche, pourraient s’avérer déterminantes pour tester l’hypothèse du tir guidé par la chaleur et logé dans l’épave. « Si les ailettes sont endommagées, on pourra se poser des questions », affirme Mathieu Paoli. La levée du secret-défense sur certains documents promise par Emmanuel Macron en 2019 n’a pas eu l’effet attendu.
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La thèse d’un accident de tir s’est imposée dans les débats. En 2018, la juge d’instruction disait devoir la prendre « très au sérieux », et Damien Martinelli, procureur de Nice, a rappelé en novembre 2024 que « plusieurs éléments sérieux, notamment des témoignages mais également des éléments matériels, tendent à montrer que des autorités civiles et/ou militaires ont pu chercher à faire obstacle à la détermination des causes et des circonstances réelles du crash de la Caravelle ». Les avocats des familles évoquent désormais deux calendriers possibles pour les recherches, en fonction des résultats et des moyens disponibles.
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« Deux calendriers ont été fixés », selon les avocats dans un communiqué cité par Nice-Matin. Les prochaines étapes dépendront des faisabilités techniques et du soutien financier de l’État.
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Des recherches en mer prévues d’ici fin 2025 et perspectives
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Concrètement, une première campagne de trois jours est envisagée d’ici la fin de l’année pour localiser les débris et réaliser des photographies sous-marines dans une zone d’environ 8 km2. Le coût estimé pour l’État est compris entre 100 000 et 150 000 euros, et, si cette opération échoue, une seconde phase serait lancée à la mi-2026 dans une zone plus large et avec des moyens techniques importants, selon les avocats des families dans un communiqué relayé par Nice Matin.
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