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Les Orkney (Orkney, îles, histoire, nature, Écosse) offrent des landes sauvages, un ciel immense et un patrimoine exceptionnel, du Néolithique aux événements maritimes du XXe siècle, attirant autant les passionnés d’histoire que les amateurs de nature.
Orkney, îles, histoire, nature, Écosse : sites néolithiques et vie insulaire
Le vent façonne les paysages et la mémoire des Orkney. Une tempête d’hiver en 1850 dévoila à la Bay of Skaill sur la côte ouest du Mainland des ruines gigantesques : le village néolithique connu aujourd’hui sous le nom de Skara Brae, surnommé «Schottlands Pompeji». Daté de la période néolithique, il est environ un millénaire plus ancien que Stonehenge et aurait été construit près de vingt générations avant les grandes pyramides de Gizeh.
Archipel situé à la transition entre la mer du Nord et l’Atlantique, Orkney comprend 70 îles dont 20 habitées, pour environ 23 000 habitants. Les paysages, sans arbres et d’un vert vif, abritent nettement plus de moutons et de bovins que d’humains. «Orkney ist eine einzige riesige Farm», décrit Mark Rowe, auteur du guide de voyage le plus complet disponible.
Le Mainland concentre la vie sociale et administrative : un tiers de la population réside à Kirkwall, où la cathédrale St. Magnus, en grès rouge du XIIe siècle, domine la ville. À une demi-heure de route vers l’ouest se trouve Stromness, ancien port d’embarquement pour la Hudson’s Bay Company et pour les baleiniers ; aujourd’hui c’est un charmant village portuaire.
Sur le plan archéologique, Orkney figure parmi les plus vastes chantiers d’Europe : classés au patrimoine mondial de l’Unesco en 1999, des sites comme Skara Brae, la Ness of Brodgar, le Ring of Brodgar (104 m de diamètre et 27 monolithes) et les Standing Stones of Stenness témoignent d’occupations vieilles de plus de 5 000 ans.
Scapa Flow, guerres mondiales, patrimoine maritime et nature sauvage
Scapa Flow, vaste rade naturelle d’environ 100 km² au cœur des Orkney, a joué un rôle stratégique majeur au XXe siècle. Port principal de la Royal Navy pendant les deux guerres mondiales, il a accueilli jusqu’à 100 000 marins et militaires, principalement hébergés à Lyness sur l’île de Hoy.
La rade fut le théâtre de drames : le 5 juin 1916, le HMS Hampshire coula après avoir heurté une mine, entraînant la mort de 737 personnes, dont le secrétaire d’État à la Guerre Earl Kitchener. En 1917 l’explosion du dépôt de munitions du HMS Vanguard fit 804 morts ; en janvier 1918 les destroyers HMS Narborough et HMS Opal sombrèrent dans une tempête (179 morts). Au début de la Seconde Guerre mondiale, le sous-marin allemand U‑47 torpilla le HMS Royal Oak à Scapa Flow, causant 833 victimes.
Après l’armistice de 1918, 74 navires de la marine impériale allemande y furent internés ; en juin 1919, l’amiral Ludwig von Reuter ordonna leur auto‑sabordage. L’industriel Ernest Cox racheta ensuite nombre de ces épaves et parvint à remonter plusieurs navires, vendant le métal. Plusieurs épaves reposent encore au fond de Scapa Flow et attirent aujourd’hui des plongeurs sportifs.
Pour améliorer la défense contre les sous‑marins, Winston Churchill ordonna la construction de quatre barrages — les Churchill Barriers — entre 1940 et 1944 ; ils furent édifiés par quelque 1 300 prisonniers de guerre italiens et relient toujours Mainland aux îles Lamb Holm, Burray et South Ronaldsay.
Les prisonniers italiens décorèrent également deux baraques transformées en chapelle par Domenico Chiocchetti : La Bella Cappella Italiana sur Lamb Holm est devenue un site touristique majeur et, selon le journaliste local Dave Flanagan, «Für Orkney ist die Kapelle ein Symbol des Friedens», une sorte de lien culturel vers le Sud.
Le port militaire a été largement démantelé après 1957. Le Scapa Flow Museum de Lyness, rouvert en 2023 après rénovation, retrace cette histoire et est accessible sans droit d’entrée. Sur l’île voisine de Flotta se trouve depuis 1977 un terminal pétrolier reliant la production de la mer du Nord ; autour de l’ancienne base, la nature a repris ses droits et abrite phoques, orques et parfois cachalots.
Les Orkney sont aussi un paradis ornithologique : une trentaine d’espèces, du macareux au faucon pèlerin en passant par les pétrels, attirent de nombreux observateurs. Les reliefs doux entre baies et collines sont particulièrement adaptés aux randonnées et au vélo, et l’électrification des vélos facilite les sorties quand le vent souffle fort.
«Von Herbst bis ungefähr Februar haben wir Stürme mit Windgeschwindigkeiten von 90, 100 Meilen die Stunde», dit Dave Flanagan. Le record de vent local date du 31 janvier 1953, avec des rafales mesurées à 200 km/h ; certaines éoliennes n’ont pas résisté. Malgré la rudesse du climat, la population locale est souvent décrite comme chaleureuse et pragmatique. John Scott, patron du Bed & Breakfast Mill of Eyrland, se qualifie ironiquement de «vertrottelt» quand le Wi‑Fi refuse de fonctionner : «Tja, das ist Mist», ajoute‑t‑il.
Informations pratiques
- Accès : ferries depuis le «continent» écossais (Scrabster–Stromness, environ 90 minutes) ou vols réguliers vers Kirkwall depuis Édimbourg, Glasgow et Aberdeen.
- Déplacements : location de voiture en haute saison environ 300 à 500 € la semaine ; vols inter‑îles opérés par compagnies régionales (par ex. Westray–Papa Westray, vol commercial de moins de deux minutes).
- Vélos et VAE : location à Kirkwall (tarifs à partir de 25 € par jour) ; les ferries transportent gratuitement les vélos et VAE.
- Hébergement : nombreux Bed & Breakfast charmants ; Mill of Eyrland (ancienne moulin à eau, cinq chambres) dès 48 € par personne ; Graemeshall House, chambres doubles à partir de 190 €.
La recherche pour cet article a été soutenue par VisitScotland.