Le groupe aérien franco-néerlandais Air France-KLM intensifie sa stratégie d’expansion en Europe avec le récent recentrage sur la compagnie scandinave SAS. Après avoir acquis 19,9 % du capital en 2023 pour environ 122,6 millions d’euros, le groupe a annoncé son intention de porter sa participation à 60,5 %, ce qui ferait de SAS une filiale contrôlée, une étape majeure dans sa politique de consolidation du marché aérien européen.
Cette opération, toujours en cours de finalisation, est conditionnée à l’obtention des autorisations réglementaires ainsi qu’à la levée de diverses conditions suspensives, avec une finalisation prévue pour la fin du deuxième semestre 2026. Si elle aboutit, SAS deviendrait une nouvelle filiale du groupe, aux côtés de KLM, permettant de renforcer les synergies dans plusieurs domaines, notamment la fidélisation client et les opérations commerciales.
Une croissance soutenue par la restructuration et la coopération
Depuis le début de sa coopération avec Air France-KLM en 2024, SAS a connu une amélioration significative de ses performances financières, notamment grâce au plan de redressement lancé en 2023, avec un investissement de plus d’un milliard d’euros. En 2024, la compagnie a transporté 25 millions de passagers, générant un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros. La compagnie desserve aujourd’hui plus de 130 destinations avec une flotte de 138 appareils.
Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM, souligne que cette opération permettra de mieux exploiter le potentiel de SAS, notamment via une intégration plus poussée dans l’ensemble des activités, y compris les programmes de fidélité et les opérations commerciales. La synergie attendue pourrait également renforcer la position des deux groupes sur le marché européen, en pleine mutation après la crise du Covid-19.
Une étape stratégique dans la concentration du ciel européen
Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large de consolidation dans le secteur aérien européen, où les grands groupes cherchent à renforcer leur présence pour faire face à la concurrence de géants internationaux. Déjà engagé dans des opérations similaires (Lufthansa avec Swiss, Austrian Airlines, puis ITA Airways, et IAG avec Iberia), Air France-KLM veut aussi jouer un rôle majeur dans cette recomposition.
Les autorités réglementaires devront encore approuver cette opération, dont la valeur financière reste à fixer, basée sur les dernières performances de SAS. La société, qui emploie plus de 10 500 salariés, pourrait ainsi voir son statut évoluer vers celui d’un pilier intégré au sein de la structure d’Air France-KLM, renforçant la coopération dans un marché en constante évolution.