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Titre : Un Regard Intime sur Jane Birkin par sa Fille Charlotte
Publié hier à 19:57, Mis à jour hier à 19:57
Un Portrait Émouvant
Dans le long-métrage _Jane par Charlotte_, Charlotte Gainsbourg, la fille de Serge Gainsbourg, dresse un portrait touchant de sa mère tout en se révélant elle-même. Dans une ambiance feutrée, aux coulisses d’un concert à Tokyo, Jane Birkin s’exprime avec délicatesse : « Ces petits riens… ». En face d’elle, Charlotte propose de la filmer pour mieux l’observer : « Mon idée, c’est de pouvoir te regarder comme jamais je n’ai osé te regarder, en posant une caméra devant toi. C’est presque un prétexte pour pouvoir te regarder », dit-elle avant que sa mère n’accepte d’être suivie pendant six ans.
Une Présentation au Festival de Cannes
Ce documentaire a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes en 2021, et a vu le jour en janvier 2022. Le revoir après la disparition de Jane Birkin, survenue le 16 juillet 2023, laisse une sensation étrange, comme si l’on assistait à un film qui ne nous était pas destiné. Ému, ce portrait se révèle sincère, tendre et intime, mais peut-être un peu trop.
Les Réflexions de Mère et Fille
À l’instar de _Jane B. par Agnès V._ d’Agnès Varda (1988), Jane Birkin se livre sans réserve. Elle remet en question son rôle de mère, admettant : « Souvent, je me comportais comme une mère enfant, copine, peut-être pas assez responsable ». Charlotte se remémore également son enfance, la comparant à celle de ses sœurs, Kate Barry et Lou Doillon, et évoque les moments de « gêne » qu’elle ressent parfois avec ses propres enfants, Ben, Jo et Alice, issus de son union avec Yvan Attal.
Le Poids de la Tragédie
Jane Birkin ne s’est jamais remise de la perte de sa première fille, décédée en 2013. Devant la caméra de Charlotte, elle partage son chagrin : « Je n’ai pas assez pensé à vous, à toi et à Lou », avoue-t-elle. « J’aurais pas dû faire autrement, à propos de tout ?…. Avec les tragédies comme Kate, tu refais l’histoire… » Elle peine à regarder des images de son enfant défunt : « C’est comme une autre vie, un peu. »
La Vie et le Temps qui Passe
« Je me suis mise à vieillir depuis deux ans déjà », constate Jane, qui se livre davantage dans son havre de paix en Normandie qu’en tournée. Elle exprime sa chance de ne pas avoir été gravement malade et évoque la nécessité de mettre ses biens au nom de ses enfants avant son départ. Par petites touches, elle parle de sa vision de l’ordre, de ses expériences avec les somnifères et de ses chiens, qu’elle décrit comme des « cadeaux du ciel ».
Un Voyage chez Serge Gainsbourg
Dans la seconde partie du film, Charlotte et Jane se rendent rue de Verneuil, où vivaient Serge Gainsbourg et Jane. À son grand étonnement, Jane s’exclame : « Rien n’a changé » après trente ans d’absence. Elle trouve l’endroit étrangement figé dans le temps, des aliments dans le réfrigérateur aux boîtes de conserve couvertes de poussière. Charlotte envisage de transformer cet espace en musée, témoignant de son amour pour ce lieu chargé de souvenirs : « Oui, ça vaut le coup de l’ouvrir, c’est un bijou », répond Jane, émue. « Le film est tout autant sur elle que sur moi », avait noté Jane lors de la sortie du documentaire.