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« Le Beau Monde » est une pièce d’anticipation tendre et ingénieuse, lauréate du prix Impatience en 2022, qui explore l’héritage de notre civilisation à travers des fragments de récits et de coutumes que nos descendants devront déchiffrer.
Une mise en scène éloquente
Sur scène, trois comédiens se tiennent là, légèrement maladroits et guindés, reproduisant des gestes rituels sans en saisir pleinement le sens. Leurs vêtements sont portés à l’envers, avec les étiquettes visibles, symbolisant ce déplacement : en prenant du recul sur les habitudes de notre quotidien, Le Beau Monde transforme en étranger ce qui nous est pourtant profondément familier.
Un héritage en héritage
Que restera-t-il de notre monde lorsque notre civilisation aura disparu ? Dans un futur lointain, des « rituels de mémoire » sont organisés tous les soixante ans pour examiner les fragments du passé et transmettre les derniers vestiges d’une société éteinte. L’identité des porteurs de ces rituels demeure mystérieuse : rien ne filtre sur leurs origines ou leurs personnalités, seuls leurs langages corporels et leurs échanges traduisent l’absence d’un référentiel commun à notre culture contemporaine.
Les fragments de mémoire
Sur un décor dépouillé, des pierres blanches de tailles variées jalonnent le sol, incarnant ces fragments de mémoire, tels des cailloux du Petit Poucet ayant traversé le temps. Les comédiens s’en emparent tour à tour pour libérer ces précieuses bribes de souvenirs : autant des activités comme le « football », l’« alpinisme » ou le « théâtre », que des gestes ou concepts fondamentaux tels que le « vote », le « baiser » ou encore « l’héritage ».