Home Loisirs et divertissementsArtsLes Arènes : un film sur le football et ses promesses trompeuses

Les Arènes : un film sur le football et ses promesses trompeuses

by Sara
France

Le premier long-métrage de Camille Perton, Les Arènes, s’attarde sur les illusions et les promesses souvent trompeuses entourant les contrats signés par les jeunes footballeurs. Ce film explore un sujet d’actualité dans le monde du football, bien que sa narration se heurte parfois à certains clichés.

Un contraste entre passion du football et fréquentation des salles

Le mercredi 7 mai, alors que se déroulait la demi-finale retour de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et Arsenal, les sorties cinéma ont souffert d’une fréquentation en baisse, un phénomène récurrent quand un grand match coïncide avec un lancement au cinéma. Ce paradoxe souligne que, malgré un engouement massif pour le football à la télévision, les amateurs du ballon rond ne se ruent pas pour voir des films consacrés à leur sport favori, pourtant riche en dramaturgie.

Cette tendance se confirme avec le récent thriller Mercato, de Tristan Séguéla, mettant en scène Jamel Debbouze en agent de joueur sous pression. Malgré une intrigue bien ficelée, le film n’a pas rencontré le succès escompté. Les Arènes semble s’inscrire dans cette même dynamique, ne promettant pas un meilleur accueil commercial.

Une plongée dans les coulisses du foot-business

Camille Perton présente un univers moins glamour que celui des grandes stars et des clubs prestigieux. Dans Les Arènes, point de voyages à Madrid ou Riyad pour conclure des contrats juteux, mais un focus sur la relation complexe entre un jeune joueur et son agent. Le héros, Brahim, incarné par Iliès Kadri, est un talent prometteur âgé de 18 ans, représenté par son cousin Mehdi (Sofian Khammes), qui souhaite lui faire signer un premier contrat professionnel à Lyon.

Face à eux, un agent étranger propose une offre financière conséquente, d’environ 1 million d’euros, accompagnée d’un avertissement troublant : « La loyauté, c’est une chienne, elle peut mordre ». Ce contraste met en lumière les dilemmes auxquels sont confrontés ces jeunes sportifs, tiraillés entre fidélité et intérêt financier.

Un jeu d’influences et de tensions familiales

L’arrivée de Francis, un agent incarné par l’acteur vénézuélien Édgar Ramírez, bouleverse l’équilibre entre les cousins. Figure mystérieuse aux allures de mafieux charismatique, il apporte une dimension intrigante au récit. Ses gestes et son comportement évoquent une possible tension homo-érotique, mais la réalisatrice choisit de ne pas approfondir cet aspect, évitant tout érotisme explicite.

Cette approche donne parfois une impression d’hésitation, notamment lors d’une scène où Francis se baigne nu dans la piscine d’un hôtel, mais sans un plan complet du corps. Le contrepoint avec les réactions des femmes de ménage, plutôt maladroit, atténue la portée de cette scène.

Un regard lucide mais parfois convenu

Les Arènes ambitionne un propos engagé, avec un titre évoquant les gladiateurs modernes que seraient les footballeurs, mais ce choix apparaît un peu pompeux et déjà vu. La bande-son, symphonique et imposante, s’accorde difficilement avec des images qui ne requièrent pas tant d’emphase.

Néanmoins, le film réussit à dévoiler l’envers du décor du football professionnel, notamment les pratiques de trading où certains clubs achètent à prix d’or les premiers contrats de jeunes joueurs, souvent accompagnés de primes de signature extravagantes. Le dénouement, sombre et réaliste, offre une vision désenchantée de la quête de gloire, loin des lumières d’une soirée de Ligue des champions au Parc des Princes.

source:https://www.lefigaro.fr/culture/notre-critique-des-arenes-le-football-en-terrain-mine-20250506

You may also like

Leave a Comment