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Le festival photo d’Arles 2024 célèbre la résistance des images à travers l’œil visionnaire de Christoph Wiesner, son directeur, qui souhaite mettre en lumière le pouvoir évocateur de la photographie face à la censure.
La résistance des images au cœur du festival
Lorsque Donald Trump a annoncé la suppression de photos jugées indésirables dans les archives gouvernementales, Christoph Wiesner a vu là une occasion de rendre hommage à la « résistance des images ». En arpentant les rues d’Arles, cette petite ville du sud de la France qui devient chaque été le pilier de la photographie, on aperçoit Wiesner, vêtu d’un t-shirt et de ses espadrilles bleues, pédalant sur son vieux vélo, un sourire tranquille aux lèvres.
Cette année, le festival présente un nombre impressionnant de 47 expositions, dispersées dans divers lieux allant des monastères aux anciennes catacombes, avec près de 4000 photos. Le festival, qui attire désormais des photographes, artistes et amateurs du monde entier, a vu sa fréquentation atteindre 23 000 visiteurs lors de la première semaine.
Un titre évocateur : « Les images indociles »
Le thème de cette édition se concentre sur les « images indociles », c’est-à-dire celles qui défient le discours dominant. Cette idée a germé dans l’esprit de Wiesner après une annonce de Trump sur les minorités. La décision de retirer 26 000 images des archives gouvernementales, y compris des photos emblématiques, illustre le pouvoir que peuvent avoir les images : « Les images doivent avoir de la puissance si elles doivent être effacées », affirme Wiesner.
En dépit de ce climat de censure, les universités américaines ont pris des mesures pour préserver ces œuvres, témoignant ainsi de la résilience des images.
Un parcours marqué par la culture
Wiesner, qui dirige le festival depuis 2020, est un personnage unique dans le paysage artistique français, étant d’origine franco-allemande. Après avoir grandi en France et passé 15 ans en Allemagne, il a travaillé pour diverses galeries avant de devenir directeur artistique de Paris Photo. Son parcours l’a amené à diriger le festival d’Arles, où il continue de promouvoir des œuvres audacieuses et engageantes.
Un élan culturel dynamique à Arles
Le festival d’Arles attire de plus en plus de monde, avec 160 000 visiteurs attendus cette année. Wiesner voit cette affluence comme une opportunité plutôt qu’un risque pour l’événement. « Arles est une petite ville, mais sa scène culturelle a radicalement changé. Elle est devenue un véritable centre d’énergie et de dynamisme », déclare-t-il.
La transformation d’Arles a été rapide : en une décennie, cette ville, autrefois tranquille, est devenue un véritable pôle culturel avec plusieurs fondations et projets artistiques de grande envergure.
Les projets artistiques d’Arles
Parmi les initiatives notables, on trouve la Fondation Van Gogh, suivie par le projet Luma, dirigé par Maja Hoffmann. Ce dernier a permis à Arles de se faire une place sur la carte de l’art contemporain, tout comme la récente fondation du célèbre artiste coréen Lee Ufan dans un palais du XVIe siècle.
En parallèle, des rumeurs circulent sur l’achat de l’église Sainte-Croix par l’artiste français Jean-Marc Bustamante, qui souhaite y établir une fondation pour l’art contemporain, témoignant ainsi de l’engagement continu envers la culture dans la région.
Une vision pour l’avenir
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a également annoncé un nouveau musée de la photographie, renforçant l’idée qu’Arles continuera à croître en tant que centre culturel. « La culture est indocile, tout comme les images ; elle finira par absorber l’ancien Arles », conclut Wiesner.