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Sous un ciel orageux et devant des arènes pleines (guichets fermés), la corrida Dax a offert un moment de bravoure notable grâce au picador Gabin, mais a surtout souffert du manque de caste des toros de Pedraza de Yeltes.
Corrida Dax : lot de Pedraza de Yeltes et triomphe équestre de Gabin
Les six toros de la ganadería Pedraza de Yeltes présentaient un physique impressionnant, confirmant une splendide présentation ; pourtant, leur comportement est apparu globalement décevant. Le lot, selon le compte rendu, « vide de caste et de véritable bravoure », n’a guère rappelé les bêtes combattues dans ces mêmes arènes il y a une dizaine d’années. Depuis, la maison a croisé ses reproducteurs avec du Garcigrande, « ce qui indique une recherche prioritaire de la « toréabilité » au détriment de la puissance », note le résumé de la tarde.
Malgré tout, quelques séquences ont montré des éclairs d’intensité : le quatrième et le sixième toro ont offert quelques piques plus musclées, et c’est précisément le sixième qui a permis au public de se lever, saluant la prestation du picador Gabin.
Déroulé des principales actuaciones et comportements des toros
Le sixième toro, présenté comme l’un des plus mobiles du lot, a extériorisé les charges les plus vibrantes — « pas plus d’une quinzaine » selon le récit — et a provoqué une rencontre spectaculaire avec le cheval « Uda » de Bonijol. Gabin, au cours d’un numéro de dressage équestre très applaudi, a contenu la fougue du fauve avec une adresse et un sens de l’équilibre remarquables. L’ovation au terme de cette intervention a retenti alors que la musique accompagnait la sortie du picador.
Le quatrième toro, d’une envergure colossale, a fourni des assauts espacés mais n’a pas permis la liaison nécessaire aux bonnes faenas. Le cinquième, seul exemplaire présentant de la noblesse, s’est cependant révélé invalide de l’antérieur gauche, défaut qui, d’après le compte rendu, aurait dû amener la présidence à le changer.
Le troisième toro a renversé le picador avant de s’immobiliser totalement, ce qui a conduit le torero Nîmois à subir « une véritable bérézina avec le descabello », selon le résumé. Ces incidents ont contribué à brouiller le déroulé des faenas et à limiter l’ampleur des tentatives des matadors.
Performances individuelles : Gabin, David Galván et El Rafi
Le picador Gabin a été la figure la plus saluée de la tarde, ovationné au sixième pour son adresse sur « Uda », cheval de Bonijol. Sa prestation équestre a déclenché l’enthousiasme des spectateurs et constitué le moment le plus brillant de la corrida.
David Galván (parme et or) a obtenu une ovation puis le silence lors de ses sorties. Face au cinquième toro, il a lié « quelques séries joliettes, avec une certaine allure », même si le commentaire souligne qu’il a « torée trop souvent dans la galerie des glaces », image de gestes parfois plus esthétiques que décisifs.
Enfin, El Rafi (mangue et or) a alterné entre attaques et reculs. Il a essuyé deux avis avec sifflets mais aussi une ovation : sur le sixième, il a tiré des séquences vibrantes du toro quand celui‑ci a bien voulu s’engager, notamment grâce à quelques charges marquantes.
Jugement du lot et ambiance générale de la feria dacquoise
Globalement, le manque de caste des cinq autres exemplaires a terni les tentatives des toreros et a privé la tarde d’un relief plus constant. La recherche de toréabilité au détriment de la puissance, mentionnée dans le compte rendu, apparaît comme un facteur explicatif majeur de cette uniformité décevante.
Pour autant, la présentation des toros a été saluée : leur gabarit et leur aspect physique ont confirmé le soin apporté à la préparation du lot. Le public, nombreux, est resté dans les arènes pour la traditionnelle clôture musicale, et la soirée s’est achevée sur l’émouvant Agur Jaunak, marque de la fin de cette belle feria dacquoise.