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<h1>Les chercheurs marocains craignent l’impact de l’IA sur l’art</h1>
<p>Des chercheurs marocains et étrangers ont exprimé, hier dimanche, leurs préoccupations quant à l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la littérature et l’art, estimant que cette technologie soulève des problématiques importantes dans ces domaines.</p>
<p>Cela a été abordé lors d’un colloque intitulé « Évolution de l’intelligence artificielle : quels enjeux pour la créativité littéraire et artistique », suivi par un correspondant de l’agence Anadolu.</p>
<p>Le colloque, organisé par le ministère marocain de la Culture et de la Communication à Rabat, s’est tenu en marge de la Foire internationale du livre de Rabat, qui s’est déroulée du 10 au 19 mai.</p>
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<h2>Défis majeurs</h2>
<p>Lors de son intervention au colloque, l’académicienne marocaine Zhour Karam a déclaré que « l’intelligence artificielle a apporté de nombreux avantages aux secteurs techniques et scientifiques, mais son rôle dans la littérature et l’art soulève encore des débats pleins de prudence et d’inquiétude ».</p>
<p>Elle a expliqué que les écrivains craignent l’IA en raison du piratage de leurs œuvres, de l’exploitation de leurs noms, et de la modification de textes antérieurs.</p>
<p>Elle a précisé : « L’intelligence artificielle modifie les textes et les œuvres romanesques des auteurs, ce qui pose de grandes problématiques pour eux ».</p>
<p>Selon Karam, « l’intelligence artificielle ne crée pas de la littérature mais génère des histoires, car la littérature est une création humaine ».</p>
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<h2>Défis et sources de crainte</h2>
<p>De son côté, le chercheur et écrivain français Alexandre Kevin a déclaré : « L’intelligence artificielle représente un défi et une source de peur pour les traducteurs, les journalistes, les artistes, les ingénieurs en informatique et de nombreuses autres professions ».</p>
<p>Il a ajouté : « Les écrivains et les auteurs ne sont pas non plus à l’abri de cette intelligence artificielle, sans oublier les grands défis dans le domaine de l’éducation, notamment les recherches scientifiques et universitaires ainsi que les devoirs scolaires ».</p>
<p>Il a poursuit : « Un programme comme ChatGPT ne peut pas créer ; il reproduit ce qui a déjà été écrit via des statistiques, et il est impossible de trouver des écrits originaux via ce programme ».</p>
<p>Selon lui, « ce programme ne peut pas produire un texte long et ne peut pas comprendre les étapes de développement du personnage et du narrateur, il écrit des choses simples et banales ».</p>
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<h2>Impieur de la créativité</h2>
<p>Le romancier et écrivain marocain Mohamed Haji Mohamed a critiqué l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la littérature et l’art.</p>
<p>Dans son allocution, il a souligné que « l’intelligence artificielle pose des défis dans les domaines de la littérature et de l’art, car elle contribue à la standardisation, la banalisation et à la mort de la créativité et de la liberté ».</p>
<p>Il a estimé que l’intelligence artificielle crée un problème pour la littérature quand elle est utilisée par des grandes entreprises technologiques, lesquelles ont réussi dans les domaines scientifiques.</p>
<p>Il a ajouté : « Le danger réside dans le fait que les écrivains ne bénéficient pas des droits d’auteur, en plus du risque d’imitation des écrivains et des penseurs ».</p>
<p>Bien que l’intelligence artificielle présente de grands avantages, elle a aussi des effets négatifs selon les spécialistes, d’où la création de ce qu’on appelle les « principes éthiques de l’intelligence artificielle ».</p>
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<h2>Conflit légal</h2>
<p>La société OpenAI a eu besoin de grandes quantités de textes disponibles sur Internet pour entraîner son modèle linguistique, mais elle n’a pas précisé les sites et les écrits exacts utilisés.</p>
<p>Cette société, devenue l’un des géants de l’intelligence artificielle grâce au succès de ChatGPT, fait face à plusieurs poursuites similaires, notamment celle intentée par un groupe d’ingénieurs informatiques qui ont également poursuivi Microsoft, le principal investisseur dans la start-up, ainsi que la plateforme GitHub.</p>
<p>En janvier dernier, des artistes ont intenté une action en justice contre Stability AI et Midjourney, qui ont entraîné leurs programmes à partir d’un grand nombre d’œuvres visuelles disponibles sur Internet.</p>
<p>En début septembre, Microsoft a annoncé qu’elle fournirait une protection juridique à ses clients poursuivis pour violation des droits d’auteur en ce qui concerne les contenus créés à l’aide de ses outils d’intelligence artificielle générative.</p>
<p>Depuis plusieurs mois, des auteurs intentent des poursuites pour protéger leurs droits face à l’intelligence artificielle qui utilise leurs œuvres pour générer du contenu, bien que leurs batailles judiciaires soient ardues. En Europe et en Amérique du Nord, la loi tend à favoriser l’intelligence artificielle, même si la situation pourrait changer, selon les experts juridiques.</p>
<p>La loi américaine autorise l’exploration de données dans le cadre de la « politique d’utilisation équitable », comme le montre un procès contre Google concernant la numérisation de livres, que le géant américain de la recherche en ligne a remporté.</p>
<p>Pour le contenu créé ou généré par l’IA, la situation juridique est complexe. Peut-on classer ce type de contenu comme une forme de contrefaçon, en particulier si un utilisateur de logiciel d’IA demande une œuvre imitant le « style » d’un auteur ou reproduisant un certain logo ?</p>
<p>Dans ce contexte, la loi française et européenne, comme la loi américaine, ne reconnaît la contrefaçon que lorsqu’il y a copie d’une œuvre précise.</p>
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