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L’impact du numérique sur la culture et l’édition en Arabie
Des siècles se sont écoulés où le livre était le gardien du savoir, le roi incontesté de toutes les formes de connaissance. Personne n’aurait imaginé que l’ère numérique viendrait frapper le livre papier avec tant de force, menaçant de renverser son trône établi depuis des siècles et entraînant la fermeture de milliers de bibliothèques à travers le monde arabe.
Un parcours historique des bibliothèques
Le chemin des bibliothèques au cours de l’histoire est pavé de nombreuses crises, depuis l’époque des Grecs et des Romains, à travers la célèbre bibliothèque d’Alexandrie, les bibliothèques de la Maison de la sagesse à l’époque abbasside, jusqu’à la bibliothèque de Dar al-Hikma fondée par le calife fatimide al-Hakim en 1004 après J.-C. Cette dernière contenait plus de 1 600 000 volumes, dont 6 500 manuscrits en mathématiques et 18 000 autres manuscrits, avec un accès gratuit pour les lecteurs.
Le rôle des imprimeurs
Avec l’invention de l’imprimerie au Moyen Âge, la reproduction de livres est devenue plus simple. Cependant, les Égyptiens sont restés indifférents à cette avancée jusqu’à l’arrivée de Napoléon Bonaparte, qui a introduit l’imprimerie en Égypte en 1798. Sous son commandement, l’Institut d’Égypte a été fondé, représentant la plus grande bibliothèque de son époque. Plus tard, Muhammad Ali Pacha a intégré l’imprimerie en Égypte pour établir un armée moderne.
140 ans de publication en Égypte
Au XIXe siècle, l’Égypte a connu un essor culturel et scientifique avec la création de nombreuses bibliothèques. La bibliothèque al-Khanji, fondée en 1885 par Muhammad Amin al-Khanji, est l’une des plus anciennes et célèbres, offrant des manuscrits rares et des ouvrages littéraires. Aujourd’hui, son directeur, Hamada al-Khanji, affirme que le livre papier, bien qu’impacté par le numérique, continuera d’exister en tant que véritable contenant de la culture.
Le défi du numérique pour les bibliothèques
À l’inverse, de nombreuses bibliothèques ont dû fermer leurs portes face aux défis modernes. Parmi elles, l’imprimerie et la bibliothèque al-Babi al-Halabi, qui au milieu du XIXe siècle, était l’une des plus grandes de la région, mais qui a finalement cessé ses activités. De même, la bibliothèque salafiste et d’autres institutions culturelles ont dû mettre fin à leur parcours.
La réponse du secteur de l’édition
Face à la crise, l’Union des éditeurs arabes a lancé une étude soulignant la nécessité de professionnaliser le secteur de l’édition en adoptant des méthodes scientifiques et en formant des professionnels du domaine. Cette étude reconnait que la publication en arabe traverse une période difficile, exacerbée par la transition vers le numérique.
Vers une nouvelle ère de l’édition
Les défis du numérique obligent les éditeurs et les bibliothèques à se réinventer. L’émergence de livres numériques, interactifs et audio représente une opportunité, mais nécessite également des compétences adaptées. Les éditeurs doivent se concentrer sur le contenu numérique et améliorer la qualité des publications pour rester compétitifs sur le marché mondial.
L’avenir des livres en papier
En conclusion, même si le numérique continue de transformer l’édition, le livre papier a encore un rôle crucial à jouer. Les bibliothèques et les éditeurs doivent explorer des avenues innovantes pour s’adapter à ces changements et préserver la culture du livre dans le monde arabe.