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Lors de la dernière édition des Premios Max, le chorégraphe valencien Marcos Morau a triomphé avec son œuvre pour le Ballet National, *Afanador*, qui a remporté cinq prix. Cette victoire marque un tournant significatif, non seulement avec le prix du meilleur spectacle de danse, mais aussi avec le prix de la meilleure direction de scène, traditionnellement attribué au théâtre. En outre, *Afanador* a également été récompensé pour ses costumes, son éclairage et sa composition musicale. La cérémonie a cependant été assombrie par l’absence du ministre de la Culture, Ernest Urtasun, et de la présidente du Gouvernement de Navarre, María Chivite, dont l’absence a été annoncée à la dernière minute.
Un hommage émouvant
Un des moments les plus touchants de la soirée a été lorsque Petra Martínez a reçu seule le Prix Max d’honneur, décerné cette année à elle-même et à son collègue récemment décédé, Juan Margallo. Sa fille, Olga Margallo, également directrice de théâtre, lui a remis le prix. Vêtue de noir, Petra a commencé son discours en disant : “C’est un petit peu dur parce que j’ai les larmes aux yeux”, avant de se remémorer les origines des deux créateurs issus du théâtre indépendant espagnol des années 1970. Elle a évoqué leur parcours, soulignant les défis rencontrés à l’époque.
Au fil de son discours, l’actrice a laissé transparaître sa douleur personnelle, déclarant : “Nous avons été heureux et il est mort. Cela, personne ne vous le dit, on vous laisse seul avec cette rage”. Elle a terminé son discours par un vibrant appel à la liberté pour la Palestine.
Navarre en lumière
La cérémonie a également mis en avant la ville de Pampelune et la région de Navarre, qui connaissent une effervescence particulière dans le secteur scénique. La célébration du théâtre a débuté le dimanche après-midi avec la pièce *La velocidad de la luz* de l’argentin Marco Canale, présentée dans le festival Arbola, consacré à la recherche et à la sensibilisation écologique.
Un projet scénique a également impliqué plus de 30 personnes de plus de 65 ans, qui ont partagé leurs histoires de vie. Ce type d’initiative souligne l’importance du théâtre en tant qu’outil de réflexion sur la réalité des communautés et les tensions entre identité navarraise et euskalisation.
Cette dynamique a été renforcée par la direction artistique d’Ana Maestrojuán, qui a su allier agilité et profondeur dans les performances.
Messages et revendications
Tout au long de la soirée, de nombreux lauréats ont exprimé leur solidarité avec les victimes du conflit à Gaza, appelant à une prise de conscience face à l’inaction des gouvernements. Antonio Onetti, président de la SGAE, et Juan José Solana, directeur de la Fondation SGAE, ont également plaidé pour une régulation de l’intelligence artificielle dans le domaine artistique.
Ils ont également annoncé que la prochaine édition des Premios Max se tiendra à Mérida.
Les autres lauréats de la soirée
La pièce *Casting Lear* d’Andrea Jiménez a été récompensée comme meilleur spectacle de théâtre et pour la meilleure adaptation, un succès qui a été salué lors de la cérémonie. Cette œuvre, qui continue d’attirer le public, est une adaptation du célèbre *Roi Lear* de Shakespeare.
Au niveau régional, la Catalogne a également brillé avec le prix de la meilleure œuvre révélée pour *Quiso Negro* de la chorégraphe Ester Guntín, ainsi que plusieurs distinctions pour des productions catalanes, démontrant l’impact croissant de cette scène artistique.
Le prix du meilleur acteur a été attribué à Àgata Roca pour *L’imperatiu categòric*, et le meilleur interprète de danse masculin a été décerné à Alfonso Aguilar pour *Natural order of things*. Ces succès soulignent l’excellence et la diversité des performances artistiques en Espagne.
Ce grand soir des arts scéniques a mis en avant non seulement des talents individuels mais a également été l’occasion de souligner des enjeux sociaux importants, renforçant le rôle de la culture comme vecteur de changement et de réflexion dans la société contemporaine.