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Marion Waller, actuelle directrice générale du Pavillon de l’Arsenal, allie philosophie et urbanisme dans son parcours professionnel. Elle a occupé un poste peu commun : chargée des affaires funéraires de la ville de Paris. De cette expérience, elle a tiré un livre intitulé *Redonner une place à nos morts* publié chez Allary Éditions, qui explore notre rapport à la mort.
Un regard sur la mort dans la société moderne
Dans un éditorial poignant, Charles Pépin évoque l’histoire d’un homme qui tente d’échapper à l’idée de la mort. Tout au long de sa vie, cet homme a évité les enterrements, préférant le déni à la confrontation avec la réalité. Aujourd’hui, la mort semble être un sujet tabou, relégué au second plan dans notre société. Les cérémonies d’enterrement se sont considérablement raccourcies, et il n’est pas rare de se demander si elles ne seront pas bientôt tenues en visioconférence.
Les lieux de culte et les rituels de deuil ont changé. Autrefois, les personnes décédaient souvent entourées de leurs proches, aujourd’hui, elles finissent souvent leurs jours dans des institutions, loin des leurs. Le défi de se souvenir de ceux qui nous ont quittés se pose avec acuité, alors que les cimetières se déplacent vers la périphérie des villes, oubliant les lieux de rassemblement traditionnellement associés aux rituels de deuil.
Un témoignage personnel
Un jour, cet homme a perdu son père. La gestion des funérailles s’est avérée douloureuse et impersonnelle. Après avoir récupéré les affaires de son père à l’EHPAD et échangé quelques mots avec le directeur, il a fait ses adieux dans une chambre mortuaire dénuée de chaleur. La cérémonie, dirigée par un maître de cérémonie laïque, lui a semblé dépourvue d’inspiration et d’émotion.
Ce moment de perte l’a profondément affecté. Il a réalisé que le manque de rituels significatifs et d’espaces de recueillement était une véritable lacune dans notre société. Il aurait souhaité que l’on prenne davantage le temps d’honorer la mémoire de son père, dans un cadre qui lui soit moins étranger, plus sacré.
Une réflexion sur notre rapport à la mort
Marion Waller, avec son expertise en urbanisme et philosophie, aborde la question de notre rapport à la mort dans son livre. Elle suggère que la manière dont nous traitons la mort pourrait éclairer notre manière d’être vivants. À travers son travail, elle invite à reconsidérer notre approche des rituels funéraires et la place que nous accordons à nos morts dans la société contemporaine.
Musique et culture
Pour accompagner cette réflexion, la programmation musicale inclut des titres emblématiques tels que :
- Rita Mistouko – *Marcia baïla* – 1984
- The Cure – *A fragile thing* – 2024