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La langue française regorge de formules imagées. Parmi elles, l’expression « être sur la sellette » mérite une attention particulière. Mais savez-vous à quel objet elle renvoie réellement?
La signification de la sellette
Peu connaissent le véritable sens du mot *« sellette »*, qui n’a rien à voir avec le siège que le cavalier place sur sa monture. En effet, ce terme est un diminutif de *« selle »*, qui, en vieux français, désigne un petit siège de bois sans dossier, un tabouret à un ou plusieurs pieds. Le Dictionnaire de l’Académie française mentionne par exemple une *« selle de chêne »* ou une *« selle à traire »*. De plus, le terme *« selle »* a également désigné le siège des lieux d’aisances, ce qui a donné naissance à l’expression *« aller à la selle »*. Dans le domaine de la sculpture, il décrit le plateau tournant monté sur un trépied, où le sculpteur pose la figure qu’il façonne.
Une pièce de l’histoire judiciaire
Qu’est-ce que la *« sellette »* au juste? Ce mot a évolué au fil des siècles. Au XIIIe siècle, la *« selleite »* était utilisée pour venir en aide aux personnes estropiées, tandis qu’au XVIIe siècle, elle désignait *« une pièce de charrue »*. Durant l’Ancien Régime, elle était surtout synonyme du petit siège de bois sur lequel le criminel était placé lors des interrogatoires. Ce tabouret, modeste et inconfortable, obligeait l’accusé à adopter une posture humble, presque soumise, surtout lorsqu’il était enchaîné.
Une position vulnérable
Contrairement aux chaises plus imposantes réservées aux juges ou aux personnalités influentes, la sellette symbolise la position inférieure de l’accusé, tant matériellement que symboliquement. *« L’interrogatoire sur la sellette est la pièce la plus essentielle de l’instruction d’un procès criminel »*, explique Alain Rey en citant Furetière dans son Dictionnaire.
Cette expression, *« être sur la sellette »*, signifie concrètement rendre des comptes devant un tribunal. Par extension, elle désigne également une position de vulnérabilité face à des critiques ou des interrogations. Bien que ce contexte judiciaire soit révolu, l’expression reste pertinente aujourd’hui. Elle signifie simplement *« être dans une situation délicate »*. Par exemple, dire *« Il a été mis sur la sellette par son professeur, parce qu’il n’avait pas appris sa leçon »* ne sous-entend pas qu’il a été soumis à un interrogatoire dégradant!