Home Loisirs et divertissements Drag Race France All Stars : La Mode au Sommet du Show

Drag Race France All Stars : La Mode au Sommet du Show

by Sara
Drag Race France All Stars : La Mode au Sommet du Show
France

« Bravo mes reines, vous l’avez encore montré ce soir, la France est le pays de la mode. » Nicky Doll n’exagérait pas sur le chauvinisme en saluant les candidates de « Drag Race France All Stars » à l’issue de leur défilé dans l’épisode 2 diffusé jeudi dernier sur France 2. La qualité des looks proposés par les queens sur le runway est applaudie sur les réseaux sociaux par des internautes du monde entier.

Un talent exceptionnel en haute couture

« Il y a un talent exceptionnel. Le prêt-à-porter est partout dans les versions étrangères du programme, mais de la couture, il n’y en a qu’en France. On a des métiers qui n’existent pas ailleurs et ça se voit », soulignait Raphaël Cioffi, initiateur de cette adaptation française de « RuPaul’s Drag Race » lors de la présentation de cette saison à la presse.

Loïc Prigent, dont l’œil aiguisé sur le style lui vaut d’être juge permanent de ce « All Stars », confirme : « J’ai été frappé par l’opulence des reines, par le niveau de mode. C’est de la haute couture. Il y aurait un programme à réaliser sur qui fait ces robes. »

Avant le tournage, un mois « hardcore »

Certaines drags se chargent elles-mêmes de raconter sur les réseaux sociaux les coulisses de la conception de leurs tenues. C’est le cas de Punani qui, dans « Behind The Look » sur son compte Instagram, documente les différentes étapes de création. Pour le thème « XX Ailes », elle s’inspire de la collection « Insectes » du défilé printemps/été 1987 de Thierry Mugler. Elle présente ses premiers croquis et révèle avoir conçu ses ailes de papillon avec Joe de Bain et a sollicité Rivolie Olivarez pour le corset et Orion pour le masque.

C’est un secret de Polichinelle, même les artistes les plus douées en couture ne peuvent à elles seules créer l’intégralité des looks exigés par l’émission. D’autant plus que, pour cette saison « All Stars », la production les a lancées sur des thèmes « assez spectaculaires », dixit Raphaël Cioffi. Elles travaillent donc en collaboration avec des stylistes, costumiers, perruquiers – autant de professions à accorder également au féminin.

« Le mois de préparation avant le tournage a été hardcore. Pour ma part, je n’ai même pas pu aller passer les fêtes de Noël en famille, je me suis investi à fond. Il fallait sortir l’artillerie lourde, c’est quand même le come-back des plus grandes figures de « Drag Race France » », confie à 20 Minutes le styliste Romain Thévenin. Pour ce « All Stars », il a œuvré sur treize looks et divers accessoires de plusieurs candidates. Dans le deuxième épisode, on a pu voir sa patte sur les tenues « XX Ailes » de Kam Hugh, Magnetica, Mami Watta et Misty Phoenix.

« Jusqu’à 2.500 euros pour un look »

Pour Romain Thévenin, qui a présenté son premier défilé à Los Angeles en mars, a habillé les stars au dernier Festival de télévision de Monte-Carlo, et est sollicité par des personnalités aussi différentes que Chris Marques, Bob Sinclar ou Katy Perry, « Drag Race » est un exercice de style qui « donne envie de se surpasser ». « C’est hyper stimulant de créer un look en fonction de leurs personnalités. Il y a un côté challenge à devoir répondre à un thème, à travailler sur une gamme de couleurs, à proposer mes croquis, à faire de la modélisation 3D. Cela me permet de creuser mon savoir-faire, d’apprendre de nouvelles choses, parfois, j’en viens à faire de l’ingénierie », affirme Romain Thévenin.

Bien sûr, tout cela n’est pas gratuit. « Un look peut coûter jusqu’à 2.500 euros, avance-t-il. C’est un budget important pour les queens. Je sais que le drag est un job plutôt précaire, alors je ne leur ai pas demandé d’acompte et on étale les paiements. C’est vrai que j’ai dépensé beaucoup quitte à me mettre presque en difficulté. »

« Maintenant, le drag inspire les créateurs »

Le grand public n’est pas forcément conscient que le format « Drag Race » met la barre haute en matière de looks et qu’il correspond bien davantage à des critères d’une émission de divertissement, produite, qu’à l’essence de l’art du drag provenant de la contre-culture queer où les artistes s’expriment et se produisent souvent avec des moyens limités et beaucoup de système D.

Longtemps cantonné à la confidentialité, l’art du drag a désormais rejoint la culture mainstream. D’un côté, c’est une bonne chose (gain de visibilité, opportunités pour les artistes…) mais il y a le revers de la médaille – la tendance à laisser penser que le drag doit répondre à des codes esthétiques précis, le risque de diluer la dimension politique dans le cadre du pur divertissement…

Dans cette dynamique, le drag a intégré les catwalks. « Avant, les créateurs inspiraient les drags. Maintenant, le drag inspire les créateurs, glisse Nicky Doll. Récemment, on a pu voir par exemple une de nos stars de la franchise, La Grande Dame, défiler pour Germanier. Le drag infuse la mode et vice versa. »

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés