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Le roman *Chiens des Ozarks* se présente comme une œuvre marquante du genre noir, enrichie d’influences littéraires du sud des États-Unis. Écrit par Eli Cranor, ce livre explore des thématiques sombres et poignantes, ancrées dans un contexte socio-économique délicat.
Un héros complexe
Jeremiah, le protagoniste, est un vétéran du Vietnam dont les cheveux gris et les douleurs articulaires témoignent du poids du temps et des luttes passées. Il gère une casse automobile, un véritable cimetière de ferraille regorgeant d’armes et de vieux livres, tout en élevant sa petite-fille, Joanna. Cette dernière se trouve dans une situation familiale compliquée : sa mère a disparu et son père purgent une peine de prison après avoir tué l’un des membres d’un groupe de suprémacistes blancs connu sous le nom de Ledford.
Une ville en déclin
Le récit se déroule à Taggard, une ville fantôme de l’Arkansas, autrefois prospère mais aujourd’hui ravagée par le chômage, la drogue, et le racisme. À l’approche de la fête de rentrée du lycée, Joanna espère être couronnée reine du «Homecoming» avant de partir pour l’université. Elle souhaite convaincre son grand-père de lui accorder une permission pour sortir avec son petit ami, une demande qui semble tout à fait ordinaire.
Des conflits familiaux
Malgré l’apparente normalité de la situation, des tensions sous-jacentes entre Jeremiah et la famille Ledford refont surface. Des comptes à régler et des rancunes anciennes déclenchent une spirale de violence, entraînant les personnages dans une poursuite infernale. Eli Cranor évite le manichéisme, dépeignant avec finesse une Amérique oubliée, où les habitants, se sentant abandonnés, réagissent par la colère et la violence.
Une intrigue serrée
Cranor nous plonge dans une intrigue captivante, où chaque personnage est développé avec soin, montrant leurs luttes et leurs désespoirs. Ce roman noir, comparable à ceux de Daniel Woodrell ou Larry Brown, illustre une tragédie sociale et familiale où la réponse à l’injustice se manifeste par la violence, les armes et la brutalité des chiens affamés.
Un portrait sociétal
Avec *Chiens des Ozarks*, Eli Cranor ne se contente pas de raconter une histoire; il brosse un tableau poignant de la vie aux confins de l’Amérique, où les espoirs sont souvent écrasés par la réalité. Ce livre constitue une réflexion sur la désillusion et les luttes de ceux qui vivent en marge de la société.