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My Mom, Jayne : Le documentaire sur une icône hollywoodienne

by Sara
My Mom, Jayne : Le documentaire sur une icône hollywoodienne
France, USA

Des cheveux peroxydés, une silhouette sculpturale, une moue mutine et un air évaporé, c’est l’image qui colle à la peau de Jayne Mansfield, icône hollywoodienne disparue tragiquement dans un accident de voiture en 1967, à l’âge de 34 ans.

Une étiquette de sex-symbol que sa fille Mariska Hargitay, actrice célèbre pour son rôle d’Olivia Benson dans la série New York, unité spéciale, a longtemps eu du mal à porter. Agée de seulement 3 ans et présente le soir du drame, elle n’a gardé de sa mère que peu de souvenirs, si ce n’est les clichés sexistes indissociables de Jayne Mansfield.

Cinquante-huit ans plus tard, elle lui rend hommage dans un documentaire HBO, My Mom, Jayne, disponible sur Max (en France sur MyCanal). Un film d’une tendresse infinie dans lequel elle dévoile un lourd secret de famille mais aussi la femme qui se cachait derrière la « blonde stupide la plus intelligente » du cinéma américain.

« D’inconnue totale à star surmédiatisée »

C’est une nuit du mois de juin 1967 que Jayne Mansfield disparaît dans un accident de voiture, sur une route de Louisiane. Ronnie Harrison, le conducteur, et l’avocat Sam Brody, son amant, décèdent également. Seuls ses trois enfants présents à ses côtés ce soir-là et endormis sur le siège arrière du véhicule, gardent la vie sauve : Mickey Jr, 9 ans, Zoltan, 7 ans et Mariska, 3 ans.

De cette soirée, reste la photo devenue célèbre du véhicule pulvérisé de la star. L’instant fige également le destin dramatique d’une jeune actrice à la réputation sulfureuse, noyée dans la drogue et les médicaments, entourée de ses nombreux chihuahuas.

Dans My Mom, Jayne, Mariska Hargitay change le regard porté sur elle. « Nous avons perdu notre mère. Mais en faisant ce film, nous lui offrons une autre vie », dit-elle. À l’aide de nombreuses images d’archives, de témoignages de proches, de coupures de journaux mais aussi de vieux clichés, elle remonte le fil de son existence.

Celle d’une jeune femme ambitieuse, née Vera Jayne Palmer, en 1933 en Pennsylvanie. Mère à 16 ans d’une première petite fille, elle part avec elle à Hollywood vivre ses rêves de grand écran et de célébrité. Après une multitude de petits boulots, un producteur la repère et déplore que la jeune femme camoufle « ses talents évidents ».

Il lui suggère alors d’éclaircir ses cheveux et de « resserrer ses robes ». En 1957, elle obtient le rôle principal du film La Blonde explosive, sa carrière décolle. « Je suis passée du statut d’inconnue totale à celui de star surmédiatisée », témoigne à l’époque Jayne Mansfield devant une caméra.

« Le public paie au guichet pour me voir d’une certaine façon »

Adulée et désirée – comme le fut avant elle Marilyn Monroe, dont elle s’inspire –, l’actrice signe un contrat historique avec la Century Fox et court les plateaux télé. Elle rencontre également son second mari, Mickey Hargitay, acteur et culturiste américain d’origine hongroise. Avec leurs quatre enfants, ils emménagent dans une villa kitsch et délirante en Californie, barbotent dans leur piscine en forme de cœur et cohabitent avec une foule d’animaux, dont un ocelot.

Mariska Hargitay entourée de ses frères Mickey Hargitay Jr (à gauche) et Zoltan Hargitay (à droite), à Los Angeles, le 23 juin 2025.

Mais voilà, celle qui rêve de devenir une « actrice sérieuse » – elle reçoit par ailleurs un Golden Globe en 1957 – se voit enfermée par les producteurs et le public dans cette image de pin-up. Un personnage qu’elle-même a façonné… Pour le plus grand désarroi de ses enfants, qui tous témoignent dans le documentaire de leur petite sœur sur Max. Si eux côtoient au quotidien une mère aimante, drôle, cultivée et douée de nombreux talents, les spectateurs s’arrachent un sex-symbol.

Une séquence, en particulier, interpelle. Sur un plateau télé, Jayne Mansfield échange avec le célèbre acteur Groucho Marx, dans un moment de clairvoyance. « J’ai pour habitude de dire aux gens que tu n’es pas une blonde idiote, dit-il. Ils devraient savoir que tu es une femme brillante, sensible et compréhensive. » Il poursuit : « L’image que tu renvoies ne reflète en rien celle que tu es réellement. Je sais que tu en es consciente. C’est un rôle que tu joues, n’est-ce pas ? »

Et l’actrice, de répondre : « C’est comme ça, le public paie au guichet pour me voir d’une certaine façon. Je pense que ça fait partie du rôle que je joue en tant qu’actrice. » Enfermée dans son personnage, Jayne Mansfield tentera, en vain, de s’en écarter. Elle enchaînera les rôles de blondes légères, plus ou moins dénudées et caricaturales.

L’histoire de drames intimes

Enfin, c’est aussi un drame intime que nous raconte sa fille Mariska Hargitay. La dépression de sa mère et l’alcool pour atténuer la tristesse. Les violences conjugales également. Après son histoire d’amour avec Mickey Hargitay, Jayne Mansfield se remarie avec le réalisateur Matt Cimber.

L’actrice accueille un nouvel enfant, un petit garçon, puis décide de demander le divorce, maltraitée par son mari. Elle entretient alors une relation avec son avocat, Sam Brody. Lui aussi est violent. Dans le documentaire, l’un des fils de l’actrice, présent lors de l’accident, révèle que ce soir-là, sa mère cherchait à fuir cette nouvelle menace.

Et puis il y a ce lourd secret qu’a enfoui Mariska Hargitay. Agée d’une vingtaine d’années, elle apprend que Mickey n’est pas son père biologique. Elle est le fruit d’une courte mais belle histoire entre Jayne et un jeune acteur italien. Pour ne pas blesser celui qui l’a élevée et aimée, elle garde le silence pendant quatre décennies.

Bien plus qu’une biographie, My Mom, Jayne est une quête des origines, une célébration des liens fraternels et la réconciliation entre une fille et sa mère. « Me réapproprier mon histoire, c’est ce dont il s’agit », résume Mariska Hargitay.

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