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Abu Bakr Al-Razi : Le pionnier de la médecine islamique

by Sara
Iran, Irak

Abu Bakr Al-Razi : Le pionnier de la médecine islamique

En l’an 148 de l’Hégire (765 de notre ère), le calife abbasside Abu Ja’far Al-Mansour tomba malade d’une affection à l’estomac qui lui interdisait de se nourrir. Les médecins de Bagdad ne parvinrent pas à le soigner, et son état ne cessait de se détériorer. Les praticiens se réunirent et décidèrent de faire appel à Georges, fils de Gabriel, de la ville de Gundeshapur en Iran. À son arrivée, le calife le convoqua en arabe et en persan, et fut émerveillé par son apparence et son éloquence. Il lui exposa sa maladie et Georges lui répondit calmement.

« J’ai ce que vous cherchez, » lui dit-il. Le lendemain, il examina le pouls du calife et ses urines, et lui recommanda d’alléger son régime alimentaire. Grâce à ses soins, le calife retrouva rapidement sa santé, ce qui provoqua une grande joie et lui fit promettre d’accéder à toutes ses demandes.

Les avancées médicales sous le califat abbasside

Après le développement des connaissances médicales depuis l’époque prophétique et omeyyade jusqu’au début du califat abbasside au milieu du IIe siècle de l’Hégire, le calife Al-Ma’moun fonda la Maison de la sagesse à Bagdad, où il encouragea la traduction des sciences grecques, y compris la philosophie, la médecine et les mathématiques. Cela favorisa l’émergence de personnalités et de savants éminents durant cette période.

Al-Razi : Le médecin philosophe

Dans la seconde moitié du IIIe siècle de l’Hégire (IXe siècle de notre ère), l’un des plus grands médecins de la civilisation islamique, Abu Bakr Muhammad ibn Zakariya Al-Razi, vit le jour. Né à Rey, près de Téhéran, en 250 de l’Hégire (864 de notre ère), il décéda à Bagdad en 313 de l’Hégire (925 de notre ère).

Selon Al-Qifti dans « L’Histoire des sages », Al-Razi était « le médecin des musulmans et l’un des plus renommés en philosophie et en mathématiques ». Il était reconnu pour son intelligence et sa passion pour les sciences. Des orientalistes occidentaux, tels que le britannique Stapleton, ont également salué son génie, le qualifiant de « sans égal jusqu’à l’aube de la science moderne en Europe ». L’École de médecine de Paris a même accroché son portrait aux côtés de ceux d’Avicenne et d’Averroès.

Les contributions d’Al-Razi à la médecine

Al-Razi a commencé à étudier la médecine à un âge avancé, alors qu’il était dans sa trentaine. À son arrivée à Bagdad, il visita le plus grand hôpital de l’époque, le Bimaristan Al-Adhidi, construit par le souverain bouyide. Il y observa des cas médicaux et participa à des discussions avec d’autres médecins.

En tant que directeur du Bimaristan Al-Adhidi, il démontra son intelligence en choisissant l’emplacement optimal pour l’hôpital, basant son choix sur l’analyse de la décomposition de la viande exposée à l’air. Ce procédé lui permit de déterminer le meilleur endroit pour préserver la santé des patients.

Il fut également sollicité pour diagnostiquer des maladies complexes. Par exemple, il réussit à identifier une infection à l’issue d’une observation minutieuse et d’interrogations appropriées, démontrant ainsi son habileté et son expertise.

Les écrits d’Al-Razi

Al-Razi a laissé derrière lui de nombreuses œuvres, dont son livre le plus célèbre sur la variole et la rougeole. Dans ce texte, il montre son intérêt pour la médecine et son approche originale par rapport aux écrits hellénistiques. Il y aborde les complications de la variole, qui étaient à l’époque une cause fréquente de cécité dans le monde arabe.

Dans son ouvrage « Al-Hawi fi al-Tibb », il traite des traitements de la variole et donne des conseils pratiques sur la gestion de la maladie. Il a également écrit sur l’éthique médicale, conseillant aux médecins de servir la communauté avec intégrité et de ne pas se laisser corrompre par le pouvoir.

L’héritage d’Al-Razi

Al-Razi est reconnu pour son approche novatrice en médecine. Il a systématiquement synthétisé les connaissances disponibles, ajoutant ses propres observations et conclusions. Son influence se fait encore sentir aujourd’hui, et il a ouvert la voie à des avancées médicales considérables dans les siècles qui ont suivi.

La médecine arabe a continué à évoluer après Al-Razi, intégrant de nouveaux éléments et contribuant à l’émergence de la pharmacie moderne. Les médecins musulmans ont été les pionniers dans la création de pharmacies et d’hôpitaux, et leur travail a fortement influencé la médecine en Europe.

source:https://www.aljazeera.net/history/2025/2/26/%d8%a3%d8%a8%d9%88-%d8%a8%d9%83%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d8%b1%d8%a7%d8%b2%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d9%81%d9%8a%d9%84%d8%b3%d9%88%d9%81-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%b3%d9%84%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%b0%d9%8a

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