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La vaccination demeure l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et rentables à l’échelle mondiale. Pourtant, face au changement climatique, aux conflits armés et aux déplacements massifs de populations, de nombreuses maladies évitables, pour lesquelles existent des vaccins ou traitements, connaissent une recrudescence inquiétante. Ces évolutions mettent en péril des décennies de progrès réalisés dans le domaine de la santé publique.
Une baisse alarmante des vaccinations
En 2023, 11 millions d’enfants dans les 57 pays les plus pauvres soutenus par l’Alliance du vaccin n’avaient toujours pas reçu leur première dose contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Ce chiffre représente une augmentation de 18 % par rapport à 2019. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’Alliance du vaccin fournit la majorité des vaccins aux pays africains. L’annonce de possibles réductions du financement américain de cette organisation pourrait entraîner plus d’un million de décès supplémentaires liés à des maladies évitables, dont une large part en Afrique.
Le paludisme, un défi majeur pour le continent africain
L’Afrique est particulièrement touchée par les maladies évitables, avec 95 % des décès dus au paludisme concentrés sur le continent. La majorité de ces décès survient chez des enfants de moins de cinq ans, notamment dans quatre pays : le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Niger et la Tanzanie.
Le déploiement récent de vaccins spécifiques contre le paludisme, capables de réduire de 75 % les cas, offre un espoir notable d’amélioration. Toutefois, le succès de ces vaccins dépendra d’un déploiement à grande échelle, qui nécessite des investissements massifs.
Production locale : un enjeu crucial pour la santé en Afrique
Un autre défi majeur réside dans la production locale de vaccins. Actuellement, l’Afrique ne produit que moins de 2 % des vaccins nécessaires à sa population, ce qui la rend extrêmement dépendante des fournisseurs étrangers. Cette fragilité a été mise en lumière notamment lors de la crise sanitaire liée au Covid-19, où les retards d’approvisionnement ont eu des conséquences graves.
Le développement d’une capacité de production locale est indispensable pour renforcer la résilience sanitaire du continent, garantir un approvisionnement stable et répondre efficacement aux futures urgences sanitaires.