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Les jeunes sont de plus en plus diagnostiqués avec un cancer colorectal, et les chercheurs signalent qu’ils sont également plus susceptibles d’être diagnostiqués à des stades avancés et de connaître des rechutes. Au cours des deux dernières décennies, les diagnostics de cancer colorectal ont augmenté aux États-Unis, touchant de plus en plus de personnes en bonne santé dans la vingtaine et la trentaine. Les experts sont en quête des causes, pointant du doigt l’obésité, les aliments transformés et les modes de vie sédentaires.
Les résultats d’une étude danoise
Une étude menée au Danemark sur 25 729 adultes atteints de cancer colorectal a révélé que les cas d’apparition précoce de la maladie étaient associés à des diagnostics à un stade plus avancé. Les personnes de moins de 50 ans avaient près de 30 % de chances en plus de voir leur cancer réapparaître par rapport aux patients plus âgés. De plus, leur cancer réapparaissait plus rapidement, suggérant que les jeunes patients ont des formes plus agressives de la maladie.
Les détails de l’étude
Publiée en décembre dans la revue The Lancet Regional Health – Europe, l’étude a suivi des patients âgés de 31 à 80 ans, dont 5 % avaient moins de 50 ans. Les participants ont été diagnostiqués à des stades un, deux ou trois, et l’âge moyen des participants était de 68 ans, avec 56 % d’hommes. La plupart des patients (40 %) avaient un cancer de stade deux, 36 % de stade trois et 23 % de stade un.
Les chercheurs ont divisé les participants en trois groupes en fonction de la période de leur chirurgie pour retirer les tumeurs : 2004-2008, 2009-2013 et 2014-2019. Ils ont suivi les patients pendant six mois après la chirurgie pour observer la récidive, le décès, ou le diagnostic d’un autre type de cancer.
Taux de récidive et survie des jeunes patients
Les patients de moins de 50 ans avaient un taux de récidive de 29 % sur cinq ans, contre 21 % pour le groupe des plus âgés. De plus, les jeunes ont connu une récidive après une moyenne de 14,5 mois, tandis que les patients plus âgés attendaient en moyenne 17,5 mois. Les patients de moins de 40 ans ont affiché le taux de récidive le plus élevé, à 31 % sur cinq ans.
Facteurs de risques et conclusions
Les experts suggèrent que cette situation pourrait être due au fait que les patients de moins de 40 ans sont souvent considérés comme trop jeunes pour bénéficier d’un dépistage régulier du cancer colorectal, ce qui retardent leur diagnostic jusqu’à ce que les symptômes deviennent graves. Par ailleurs, une alimentation riche en aliments ultra-transformés, de plus en plus courante ces dernières décennies, pourrait également être responsable de cette hausse.
Cependant, les jeunes patients semblent avoir une meilleure survie après le diagnostic. Parmi ceux du groupe à rechute précoce, 39 % sont décédés dans les cinq ans, contre 55 % chez les patients de plus de 50 ans, probablement en raison de la présence moins fréquente de conditions préexistantes comme l’obésité et l’hypertension.
Cas tragiques
Des témoignages poignants illustrent cette réalité. Raquel, diagnostiquée à 28 ans avec un cancer colorectal de stade quatre, a été dirigée vers un psychologue au lieu de recevoir des tests supplémentaires, malgré des symptômes alarmants. Evan White, quant à lui, a été diagnostiqué à 24 ans après avoir ignoré une fatigue persistante. Son cancer n’a été détecté qu’à un stade avancé, ce qui a compliqué son traitement, et il est décédé à 29 ans, peu avant son mariage.