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Popularisés par les réseaux sociaux, les centres de cryothérapie se multiplient en France. Cette technique, largement utilisée par les sportifs de haut niveau pour améliorer la récupération musculaire et atténuer les courbatures, consiste à exposer brièvement le corps à des températures extrêmement basses. Toutefois, le lundi 14 avril, un tragique accident s’est produit dans une salle de sport On Air, située dans le 11ᵉ arrondissement de Paris : une employée est décédée et une cliente a été hospitalisée dans un état grave suite à une fuite d’azote, un gaz utilisé dans certaines formes de cryothérapie.
Un accident causé par une fuite d’azote
L’azote, présent naturellement dans l’air, peut devenir dangereux lorsqu’il est mal maîtrisé ou stocké. Une fuite peut entraîner une diminution du taux d’oxygène ambiant, provoquant ainsi une intoxication. L’incident survenu dans la salle parisienne a conduit le parquet à ordonner une autopsie ainsi que des analyses toxicologiques afin de déterminer précisément les causes du décès.
Cette tragédie met en lumière les risques liés à une utilisation incorrecte de la cryothérapie, malgré sa popularité croissante, notamment auprès des sportifs cherchant à favoriser leur récupération.
Un encadrement légal strict et des avertissements
Souvent employée dans le milieu sportif, la cryothérapie est encadrée légalement pour éviter tout abus. En 2022, le député Pierre Morel-À-L’Huissier a alerté le ministre de la Santé sur les dangers d’une exposition au froid extrême, pouvant atteindre jusqu’à -200 °C, surtout lorsque les règles de sécurité ne sont pas rigoureusement respectées. Il a rappelé que seuls les médecins et les kinésithérapeutes sont autorisés à pratiquer cette technique, notamment lorsqu’elle entraîne la destruction de la peau, même partielle.
Le député soulignait ainsi que des professionnels non médicaux, tels que des esthéticiens, ne sont pas habilités à recourir à la cryothérapie, ce qui représente un cadre légal à respecter impérativement pour garantir la sécurité des utilisateurs.
Les effets secondaires potentiels de la cryothérapie
Malgré ses bienfaits reconnus pour la récupération musculaire, la cryothérapie peut présenter des risques non négligeables :
- Gelures et lésions cutanées : Une exposition prolongée à un froid intense peut provoquer des brûlures de la peau.
- Réactions allergiques : Certaines personnes peuvent développer une urticaire au froid ou d’autres réactions indésirables.
- Risques respiratoires : L’azote, en particulier, peut entraîner des difficultés respiratoires, notamment chez les asthmatiques.
Une étude de l’Inserm met en avant plusieurs effets secondaires documentés, tels que des brûlures locales au premier ou deuxième degré, des céphalées, des douleurs accentuées, des troubles digestifs, ou encore des cas d’ictus amnésique. Ces éléments soulignent la nécessité d’une vigilance accrue lors de la pratique.
La véritable efficacité de la cryothérapie
Si la cryothérapie est fréquemment présentée comme un traitement efficace à court terme pour la récupération physique, son efficacité réelle reste difficile à évaluer, notamment pour la cryothérapie corps entier. Les chercheurs s’accordent à dire que cette technique ne peut prétendre soigner des pathologies lourdes telles que le cancer ou d’autres maladies graves.
Cependant, elle peut présenter un intérêt dans le cadre du traitement de certaines maladies inflammatoires ou neurologiques, à condition d’être utilisée sous contrôle médical. L’usage détourné et non encadré de la cryothérapie est source d’interrogations quant à la sécurité et au bien-fondé médical de cette pratique.