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Le syndrome des ovaires polykystiques : un enjeu de santé
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie affectant la fertilité des femmes. Environ 8 à 13 % des femmes dans le monde, selon l’OMS, souffrent de cette condition qui entraîne des difficultés à ovuler. Au-delà de la fertilité, le SOPK peut également engendrer des problèmes tels que l’acné, la perte de cheveux ou une pilosité excessive. Cette maladie est souvent liée à des troubles métaboliques comme le surpoids ou le diabète de type 2.
Les recherches des scientifiques de l’Université Paris Cité
Une équipe de chercheurs de l’Université Paris Cité, dirigée par la docteure Clémentine Marie, a récemment étudié les causes potentielles du SOPK. Leur étude, publiée en novembre 2023 dans l’International journal of molecular sciences, met en lumière le rôle de l’hormone œstradiol dans l’ovulation. Ils ont observé que dans le cas du SOPK, l’efficacité de cette hormone pourrait être entravée par une protéine, ce qui expliquerait les difficultés rencontrées par les femmes pour ovuler.
Caractéristiques et diagnostic du SOPK
Le SOPK peut se manifester sous différentes formes et peut être diagnostiqué si la patiente présente au moins deux des trois critères suivants :
- Des règles irrégulières ou inexistantes
- Une échographie montrant un nombre excessif de follicules dans les ovaires
- Un excès d’hormones masculines
Le phénotype D du SOPK correspond spécifiquement à des femmes qui remplissent uniquement les deux premiers critères.
Le processus d’ovulation et le rôle de l’œstradiol
Normalement, chaque follicule dans les ovaires contient un ovocyte. Chaque cycle, plusieurs follicules sont sélectionnés pour l’ovulation, et ce processus est aidé par l’œstradiol qui élimine les follicules non sélectionnés. Cependant, chez les femmes présentant un SOPK, l’accumulation de follicules dans les ovaires entrave cette sélection efficace.
Découverte d’une protéine inhibitrice
Les chercheurs ont identifié une protéine appelée NCOR1, qui semble limiter la production d’autres protéines essentielles au bon fonctionnement de l’œstradiol. Cette protéine est présente en concentrations plus élevées chez les femmes atteintes de SOPK, ce qui pourrait expliquer l’accumulation de follicules non sélectionnés dans les ovaires. Ces découvertes pourraient ouvrir de nouvelles perspectives pour le diagnostic et le traitement du SOPK.
La communauté scientifique est désormais encouragée à mener des recherches supplémentaires pour explorer si cette découverte est applicable à d’autres phénotypes du SOPK et envisager des possibilités de traitement de cette pathologie.