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Le sommeil varie d’une personne à l’autre et chacun doit écouter ses propres besoins. Si le manque de sommeil est largement reconnu comme néfaste pour la santé et les capacités cognitives, des chercheurs américains mettent en évidence que l’excès de sommeil peut aussi influencer le fonctionnement cérébral, et ce phénomène est aggravé par la dépression. L’étude, publiée le 21 avril 2025 dans la revue Alzheimer’s and Dementia, s’appuie sur plus de 1 800 participants du Framingham Heart Study.
Les participants, âgés de 27 à 85 ans et n’ayant jamais subi d’AVC ni de démence, ont permis de révéler que dormir plus de 9 heures par nuit peut être associé à une réduction des performances cognitives, notamment en mémoire et en attention visuelle. Les résultats suggèrent aussi que cet effet peut correspondre à un vieillissement cérébral moyen d’environ 6 ans par rapport à l’âge réel.
Plus de 9h de sommeil : les performances cognitives en baisse
Les individus dormant plus de 9 heures ont obtenu des résultats inférieurs lors d’exercices de mémoire, de reproduction visuelle et du Trail Making Test, un test qui évalue l’attention visuelle et la rapidité de traitement des informations. Cette baisse est interprétée comme un vieillissement cérébral moyen d’environ 6 ans par rapport à l’âge réel.
« Ces associations étaient plus fortes chez les personnes présentant des symptômes dépressifs, indépendamment de l’utilisation d’antidépresseurs », souligne Sudha Seshadri, autrice principale de l’étude et spécialiste des recherches sur la maladie d’Alzheimer.
La dépression peut se manifester par des troubles du sommeil, dont la clinophilie, c’est-à-dire le fait de rester allongé pendant la journée. Cette condition s’accompagne souvent de nuits plus longues et d’une somnolence diurne. Vanessa Young, chercheuse en maladies neurodégénératives à l’Université du Texas à San Antonio, rappelle que « le sommeil pourrait être un risque modifiable de déclin cognitif chez les personnes souffrant de dépression ».
Un sommeil de qualité réduit les risques de démence
Les auteurs estiment que les perturbations du sommeil constituent un facteur de risque de déclin cognitif avec l’âge. Si l’étude n’établit pas de lien direct entre manque de sommeil et baisse des performances, d’autres recherches ont montré que le déficit de sommeil tout au long de la vie active peut favoriser l’apparition d’une démence plus tard. De nouvelles recherches pourraient confirmer l’influence des troubles du sommeil sur les maladies neurodégénératives.
Connaître ses besoins en sommeil
Chacun a des besoins en sommeil différents. Pour les connaître, le neurologue Dr Marc Rey conseille, en mars 2025, d’observer son rythme naturel en vacances, après une première semaine de repos. Cette approche permet de déterminer ce dont le corps a réellement besoin pour se sentir reposé et pleinement opérationnel.
Repères pratiques
- Plus de 9 heures de sommeil peut être associé à une baisse des performances cognitives, en particulier chez les personnes présentant des symptômes dépressifs.
- Le manque de sommeil a longtemps été relié à un risque de démence, mais les recherches récentes montrent que les troubles du sommeil en général peuvent influencer le déclin cognitif avec l’âge.
- Écouter son rythme personnel et adapter son sommeil quotidien peut aider à préserver les fonctions cérébrales et la mémoire.