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Réduction du diabète de 22 % en éliminant la viande transformée
Une étude réalisée par l’Université de Wageningen et le Centre de recherche Wageningen (WUR) aux Pays-Bas révèle un impact majeur sur la santé publique à l’horizon 2050. Selon leurs recherches, la suppression de la viande transformée — comme les saucisses et les hamburgers — couplée à la consommation quotidienne de deux fruits par personne, pourrait entraîner une réduction d’environ 20 % des nouveaux cas de diabète, de maladies coronariennes ainsi que d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Ces résultats publiés dans The Lancet mettent en lumière l’importance capitale de l’alimentation dans la prévention de ces maladies chroniques.
Impact concret sur le diabète de type 2 et les maladies cardiaques
Les recommandations nutritionnelles actuelles recommandent de consommer au minimum deux fruits et 200 grammes de légumes par jour, privilégier les céréales complètes, tout en limitant la viande rouge et transformée. Pourtant, ces règles ne sont pas toujours suivies.
Les chercheurs néerlandais ont ainsi mesuré les bénéfices potentiels d’une adoption stricte de ces conseils. Ils ont identifié deux leviers essentiels :
- Augmentation de la consommation de fruits à deux portions par jour.
- Élimination totale de la viande transformée.
Les prévisions indiquent qu’en éliminant la viande transformée, 22 % des nouveaux cas de diabète de type 2 et 21 % des cas de maladies coronariennes pourraient être évités d’ici 2050. Par ailleurs, la consommation quotidienne de deux fruits contribuerait à une diminution de plus de 18 % des AVC.
« Cela peut paraître peu, mais cela représente un nombre important de personnes », souligne Ming-Jie Frederick Duan, principal auteur de l’étude. En France, cela est d’autant plus crucial que plus de 3,8 millions de personnes sont actuellement traitées pour un diabète, soit 5,6 % de la population, et 5,6 millions souffrent de maladies coronariennes, incluant plus de 430 000 cas aigus.
Effets positifs supplémentaires liés aux noix, graines et céréales complètes
Pour élaborer leurs projections, les chercheurs ont combiné des données issues d’études antérieures sur l’impact des groupes alimentaires sur les risques de maladies chroniques. Ils ont aussi analysé les habitudes alimentaires moyennes des Néerlandais, soulignant une consommation insuffisante de légumes, fruits et légumineuses, tandis que les boissons sucrées, la viande rouge et la viande transformée restent trop présentes dans les régimes.
Sander Biesbroek, co-auteur de l’étude, explique : « Nous savons désormais comment certains groupes alimentaires influencent le risque de diabète et de maladies cardiaques. En combinant ces données avec les habitudes actuelles, nous pouvons estimer combien de cas pourraient être évités en respectant les recommandations. »
En complément de la viande transformée et des fruits, une consommation accrue de noix et graines montrerait également une réduction du risque de diabète et de maladies coronariennes. De plus, la consommation de céréales complètes pourrait prévenir jusqu’à 10 % des AVC.
Enfin, l’élimination de la viande transformée aurait un effet modéré, mais notable, en réduisant d’environ 10 % les cas de cancer colorectal et d’AVC.
Vers des politiques incitatives pour une alimentation plus saine
Les auteurs de l’étude suggèrent que pour maximiser ces bénéfices, il serait nécessaire d’encourager les populations à suivre rigoureusement les recommandations alimentaires. Cela permettrait non seulement d’améliorer la santé publique, mais aussi de réduire la pression sur les systèmes de soins et les coûts médicaux.
Une proposition avancée est d’ajuster la fiscalité alimentaire afin de favoriser les produits sains et de pénaliser les produits malsains, notamment la viande transformée. La réduction des taxes sur les aliments bénéfiques et l’augmentation de celles sur les aliments à risque pourraient inciter les consommateurs à modifier leurs habitudes.