Home SantéÉtude danoise : moitié des patients arrêtent Ozempic en un an

Étude danoise : moitié des patients arrêtent Ozempic en un an

by Sara
Danemark

Une étude danoise récente montre que la moitié des adultes non diabétiques ayant commencé Ozempic pour perdre du poids ont interrompu le traitement dans l’année qui a suivi. Ce constat soulève des interrogations sur la tolérance aux effets indésirables, la capacité à maintenir le traitement à long terme et le poids des coûts financiers.

Contexte et méthode

L’étude a été présentée lors de la réunion annuelle de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) à Vienne, qui s’est tenue du 15 au 19 septembre. Les chercheurs ont utilisé les registres de santé nationaux du Danemark pour suivre tous les adultes (≥18 ans) sans diabète ayant débuté un traitement par sémaglutide pour perte de poids entre le 1er décembre 2022 et le 1er octobre 2023.

Le principal investigateur, le professeur R.W. Thomsen, du département d’épidémiologie clinique de l’université et de l’hôpital d’Aarhus, a souligné l’importance d’étudier l’usage réel de ces médicaments hors des essais cliniques.

Résultats principaux

Parmi 77 310 nouveaux utilisateurs de sémaglutide pour la perte de poids, plus de la moitié (40 262 personnes) avaient arrêté le traitement après un an. L’âge moyen des personnes ayant commencé le traitement était de 50 ans et 72 % étaient des femmes.

Les pourcentages d’arrêt cumulés observés étaient :

  • 18 % après 3 mois,
  • 31 % après 6 mois,
  • 42 % après 9 mois.

Pourquoi un tel arrêt Ozempic ?

Plusieurs facteurs semblent contribuer à cet arrêt précoce du traitement. L’étude identifie des éléments liés au coût, à la tolérance et à des caractéristiques sociodémographiques.

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Coût élevé

Le prix du traitement apparaît comme un obstacle majeur. À titre indicatif, le coût annuel estimé pour la plus faible dose de sémaglutide était d’environ 2 340 dollars à partir de juin 2025.

Concrètement :

  • Les personnes vivant dans des zones à faibles revenus avaient 14 % de risque en plus d’arrêter le traitement pendant la première année comparé à celles des zones à revenus élevés.
  • Les coûts peuvent accentuer les inégalités de santé, alors que l’obésité touche de manière disproportionnée les populations socialement et économiquement marginalisées.

Effets secondaires et comorbidités

La tolérance aux effets indésirables, notamment digestifs, joue un rôle important dans l’arrêt Ozempic.

  • Les personnes ayant déjà pris des médicaments gastro-intestinaux, possiblement plus susceptibles aux nausées, vomissements ou diarrhées, présentaient 9 % de risque supplémentaire d’arrêt.
  • Celles ayant des antécédents d’utilisation d’antidépresseurs ou d’autres psychotropes avaient 12 % de risque en plus d’interrompre le traitement dans l’année.
  • Un antécédent de maladie cardiovasculaire ou d’autres affections chroniques augmentait le risque d’arrêt d’environ 10 %.

Âge et sexe

L’étude a également identifié des variations selon l’âge et le sexe :

  • Les utilisateurs les plus jeunes (18–29 ans) avaient 48 % de probabilité en plus d’arrêter le traitement la première année par rapport aux 45–59 ans, après ajustement selon le sexe.
  • Les hommes étaient 12 % plus susceptibles d’arrêter que les femmes, ce qui pourrait refléter des différences dans les résultats de perte de poids ou la motivation au maintien du traitement.

Conséquences et pistes

Les auteurs rappellent que les médicaments GLP-1RAs, développés initialement pour le diabète, se sont révélés efficaces pour favoriser la perte de poids en réduisant l’appétit et en renforçant les signaux de satiété.

Cependant, pour conserver ces bénéfices, un usage prolongé est souvent nécessaire :

  • L’arrêt conduit fréquemment à une reprise de poids, ce qui signifie que de nombreuses personnes devraient rester sous traitement pour maintenir les résultats.
  • Améliorer l’adhésion implique d’aborder le coût, la gestion des effets secondaires et le soutien des populations à risque élevé de se désengager.

Le professeur R.W. Thomsen conclut que, face à la prévalence élevée du surpoids et de l’obésité en Europe, identifier qui bénéficie le plus et comment favoriser la continuité du traitement est essentiel pour optimiser les résultats cliniques et la qualité de vie.

source:https://www.aljazeera.net/health/2025/9/15/%d8%af%d8%b1%d8%a7%d8%b3%d8%a9-%d8%aa%d9%83%d8%b4%d9%81-%d8%a3%d9%86-%d9%86%d8%b5%d9%81-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b4%d8%ae%d8%a7%d8%b5-%d9%8a%d8%aa%d9%88%d9%82%d9%81%d9%88%d9%86-%d8%b9%d9%86

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