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En 1990, 44 % des Français non concernés par la calvitie signalaient déjà une perte de cheveux, révélait une étude de l’Institut français d’opinion publique (Ifop). Vingt-cinq ans plus tard, cette proportion grimpe à 76 %, faisant de la chute de cheveux un défi sociétal majeur. L’alopécie androgénétique, communément appelée calvitie, est souvent au cœur de ce phénomène.
Face à ce constat, plusieurs solutions ont vu le jour ces dernières années pour contrer la perte capillaire. Depuis le 3 mars 2025, un nouveau médicament a rejoint les officines françaises : un spray à appliquer sur les zones clairsemées du cuir chevelu. Baptisé Fincrezo, ce traitement fait pourtant débat en raison des risques qu’il présente.
Un spray innovant pour lutter contre la calvitie
Le Fincrezo est un spray destiné à être pulvérisé directement sur le cuir chevelu. Ce traitement est exclusivement réservé aux hommes âgés de 18 à 41 ans. Son objectif principal est de stimuler la repousse capillaire dans les zones dégarnies et d’empêcher la chute continue des cheveux.
Première particularité : il s’agit du premier traitement à base de finastéride administré par voie cutanée. L’usage recommandé est de 1 à 4 pulvérisations quotidiennes. Le finastéride agit en inhibant l’enzyme responsable de la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), hormone clé dans la chute des cheveux d’origine hormonale.
Les résultats sont prometteurs, avec un ralentissement, voire un arrêt complet de la chute chez certains utilisateurs. Cette innovation semble donc constituer une avancée notable dans la prise en charge de l’alopécie androgénétique.
Des effets secondaires à ne pas sous-estimer
Malgré son caractère révolutionnaire, le Fincrezo n’est pas exempt d’effets indésirables. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met en garde contre des conséquences préoccupantes :
- troubles de la libido,
- dysfonctionnements érectiles,
- dépression sévère.
Plusieurs études évoquent le syndrome post-finastéride, caractérisé par la persistance de ces troubles même après l’arrêt du traitement. Des symptômes psychiatriques tels que l’anxiété, les sautes d’humeur, la dépression, voire des pensées suicidaires ont aussi été rapportés. Bien que ces manifestations soient majoritairement observées lors de traitements oraux, l’ANSM recommande une vigilance accrue, notamment chez les personnes ayant des antécédents dépressifs.
En 2022, l’agence avait déjà alerté sur la sous-estimation de ces effets, qualifiant la situation de « risque de santé publique sous-évalué ».
Précautions d’usage pour limiter les risques
Pour minimiser l’exposition au finastéride dans l’air, il est conseillé d’appliquer le spray en pressant fermement le cône de diffusion contre le cuir chevelu. Après l’application, il faut éviter tout contact entre la zone traitée et des surfaces comme les oreillers, casques ou chapeaux, jusqu’à séchage complet.
Il est crucial que les femmes enceintes ou susceptibles de l’être évitent tout contact avec un partenaire utilisant Fincrezo, en raison des risques potentiels pour le fœtus.
Ce traitement ne remplace pas un diagnostic médical ni un suivi personnalisé. Actuellement, Fincrezo n’est pas remboursé par la Sécurité sociale et son prix varie entre 40 et 60 euros par flacon, correspondant à un mois de traitement.
Pour toute question ou adaptation du traitement, il est fortement recommandé de consulter son médecin traitant, qui pourra orienter vers la solution la mieux adaptée.