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La question de la fiscalité sur le vapotage en France suscite des débats animés parmi les professionnels de la santé. Alors que le gouvernement a décidé de ne pas augmenter le prix du tabac en 2025, un amendement au budget propose d’introduire une nouvelle taxe sur les produits de vapotage, une initiative jugée controversée par certains experts.
Une taxe sur le vapotage envisagée
Marion Adler, médecin tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart, a exprimé ses préoccupations concernant cette proposition. Dans une interview diffusée le 22 octobre sur France Inter, elle a déclaré : * »Taxer ce qui aide les fumeurs à sortir du tabagisme va les faire revenir vers le tabagisme. »* Actuellement, les produits de vapotage sont soumis à la TVA classique, mais l’amendement porté par le député centriste Charles de Courson vise à créer une fiscalité spécifique pour ces produits.
Impacts sur les utilisateurs de la vape
Cette mesure pourrait affecter environ 3,5 millions de Français qui vapotent quotidiennement. Selon des estimations, la mise en place de cette taxe pourrait faire grimper le prix des liquides de vapotage jusqu’à 40%, selon la taille et la marque des fioles. Marion Adler critique fermement cette décision, soulignant qu’une étude de l’Institut Cochrane montre que la vape est le moyen le plus efficace pour aider les fumeurs à arrêter. * »Je ne comprends pas qu’on taxe la première aide pour sortir du tabagisme, »* a-t-elle ajouté.
Les risques d’auto-mélange des vapoteurs
L’amendement propose une taxe de 0,15 euro par millilitre de liquide pour cigarettes électroniques, générant potentiellement entre 150 et 200 millions d’euros par an pour l’État. Le professeur Bertrand Dautzenberg de l’Institut Arthur Vernes à Paris craint que des prix élevés incitent certains utilisateurs à créer leurs propres mélanges, ce qui pourrait poser des risques sanitaires. * »Le fait d’avoir des liquides de vape très chers pousse les utilisateurs à acheter des boosters de nicotine et des ingrédients non taxés, ce qui les amène à fabriquer leurs mélanges dans des conditions potentiellement dangereuses, »* prévient-il.
Le tabagisme en stagnation en France
Le professeur Dautzenberg souligne également que le taux de tabagisme en France est stable depuis plusieurs années, avec environ 25% de la population fumant quotidiennement. Il exprime sa crainte qu’une augmentation des coûts des liquides de vapotage décourage les fumeurs de tenter d’arrêter.