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À Gaza, une campagne de rattrapage vaccinal destinée aux enfants de moins de trois ans débutera dimanche prochain. Elle vise à compenser l’interruption des programmes de vaccination et à renforcer l’immunité communautaire après deux années de conflit ayant gravement perturbé les soins de santé.
Détails de la campagne de vaccination enfants Gaza
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a indiqué mardi qu’une campagne de vaccination de rattrapage commencera dimanche et durera dix jours.
La campagne sera mise en œuvre en trois phases, séparées chacune par un intervalle d’un mois. Les vaccins seront disponibles dans 150 centres de santé gérés par le ministère de la Santé, l’UNRWA, le Croissant-Rouge palestinien et plusieurs ONG nationales et internationales opérant dans la bande de Gaza.
- Durée initiale : 10 jours.
- Organisation : 3 phases espacées d’un mois.
- Points de vaccination : 150 centres de santé.
- Objectif principal : compléter le calendrier vaccinal des enfants < 3 ans et prévenir les épidémies.
Contexte sanitaire et conséquences de la guerre
La campagne intervient après deux ans de ce que le texte qualifie de guerre d’extermination israélienne, qui a entraîné l’effondrement quasi total du système de santé et la suspension des programmes de vaccination.
Les pénuries et l’impossibilité d’approvisionner régulièrement les stocks ont privé des centaines de milliers d’enfants de leurs vaccins essentiels, exposant la population à un risque accru d’épidémies.
Historique des interventions vaccinales récentes
Depuis le début du conflit, le ministère de la Santé et des organisations internationales ont pu lancer seulement deux campagnes d’urgence contre la poliomyélite.
Ces campagnes ciblées ont eu lieu le 1er septembre 2024 et le 22 février 2025. Elles n’ont toutefois pas suffi à rattraper l’ensemble des doses manquantes pour les jeunes enfants.
Entraves à l’approvisionnement en médicaments
Les autorités sanitaires de Gaza dénoncent des restrictions persistantes à l’entrée des médicaments et des fournitures médicales. Selon le directeur général du ministère de la Santé à Gaza, Munir al-Barsh, l’occupation refuse l’acheminement de nombreuses catégories de médicaments indispensables.
Il précise que seules quelques spécialités de soins primaires sont autorisées, tandis que les médicaments pour blocs opératoires, urgences et traitements pédiatriques spécifiques sont encore bloqués.
- Accès limité aux médicaments de salle d’opération et d’urgence.
- Interdiction d’entrée de traitements destinés aux enfants victimes de malnutrition sévère.
- Conséquence : aggravation de la souffrance des patients et des cas critiques.
Situation du passage de Rafah et impact logistique
Le contrôle israélien de la partie palestinienne du passage de Rafah depuis mai 2024, suite à la destruction et l’incendie de ses bâtiments, a fortement limité les déplacements et l’entrée des aides.
Selon le bureau gouvernemental des médias à Gaza, le flux d’aide autorisé depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre est resté très en deçà des besoins : 3 203 camions sont entrés entre le 10 et la fin du mois, sur 13 200 attendus.
- Taux d’acheminement rapporté : environ 24 % des livraisons prévues.
- Conséquence directe : pénuries durables en médicaments et équipements.
Appels des autorités sanitaires et mobilisation
Le ministère de la Santé à Gaza a appelé lundi les familles à coopérer avec les équipes de vaccination et à amener leurs enfants pour achever les schémas vaccinaux manquants.
Les autorités insistent sur le rôle primordial de la vaccination comme premier et dernier rempart contre les maladies menaçant la vie des enfants ayant manqué leurs doses essentielles.
Bilan humain et dégâts
Deux années de conflit ont causé des pertes humaines et des destructions massives dans la bande de Gaza. Les chiffres officiels font état de plus de 68 000 morts et plus de 170 000 blessés.
Environ 90 % des infrastructures civiles, y compris de nombreuses installations médicales, ont été endommagées ou détruites, avec des pertes matérielles estimées à près de 70 milliards de dollars.